Méditations

Un coeur tendre

Un coeur tendre est un sol fertile qui accueille la Parole de Dieu. Quand vient le jugement, Dieu endurcit d’abord le coeur de celui qui sera jugé, afin qu’il constate par lui-même qu’il est la cause de son malheur.

Le coeur de Pharaon a été endurci par l’Eternel pour qu’il s’obstine à ne pas laisser partir le peuple d’Israël. C’est également ce qui se produisit avec le coeur des Egyptiens qui poursuivirent les enfants d’Israël. Ainsi les chevaux, les chars et les cavaliers furent mis en présence de l’Eternel qui combattait pour son peuple.

Pour désobéir à Dieu, l’homme révolté commence par ne point écouter son serviteur. Car l’obéissance au Seigneur suppose une attitude docile et humble, attentive et empreinte de crainte respectueuse.

Quand nous entendons sa voix, nous avons le choix d’endurcir notre coeur ou bien d’attendrir notre coeur. Ce qui fait basculer dans l’endurcissement n’est autre que la séduction du péché. Cette terrible condition est une volonté résolue de faire ce que l’on veut, en dépit des signaux d’alarme que donne notre conscience alertée devant le danger de déplaire à Dieu, de l’offenser.

L’immense majorité des hommes souffre de cette maladie de l’orgueil vaniteux et ignorant, étant privée des sentiments divins et plongée dans l’obscurité d’épaisses ténèbres. En choisissant ce qui est condamnable, la proie de l’adversaire s’expose à l’autodestruction par l’endurcissement d’une conscience devenue inerte.

Dans ce scénario dramatique, la responsabilité incombe entièrement à celui qui sait pertinemment qu’il ne veut pas se soumettre. Il a décidé dans son coeur de refuser la grâce, quelles que soient les excuses qu’il improvise. S’il dissimule pour un temps cette lourde responsabilité, la lumière de ses motivations jaillira. Il sera mis devant la réalité de sa culpabilité et devra rendre des comptes.

C’est lui qui a décidé de ne pas céder devant la volonté divine. Il ne veut pas capituler. L’incrédulité vient de l’endurcissement. On n’est pas incrédule par hasard. On le devient en fonction de cette sournoise dureté de coeur.

Jésus était affligé devant l’endurcissement du coeur de ceux qui insistaient avec acharnement sur l’observation du sabbat en méprisant l’amour candide et pur d’une foi dépouillée. Jésus souffrait de constater que l’homme décline l’offre qui lui est faite de se laisser aimer et d’aimer simplement.

Cette hostilité contre le Seigneur commence par des murmures contre ses serviteurs. Même si le poison de la critique s’infiltre secrètement, il envenime l’âme.

Ce fut le cas du peuple dressé contre Moïse dans le désert de Sin à Rephidim, quand l’eau vint à manquer.
L’amertume se sert d’évidentes situations pour justifier la révolte. Moïse appela Massa et Meriba ce lieu où les enfants d’Israël contestèrent avec l’Eternel. La sanction qui frappa Aaron sur la montagne de Hor fut sans appel. Il fut dépouillé de ses vêtements et mourut. Il n’entra pas dans le pays promis qu’il aperçut.

Moïse eut à subir un sort identique et n’entra pas dans le pays. Il monta sur la montagne d’Abarim, sur le mont Nebo au pays de Moab vis-à-vis de Jéricho. Il contempla le pays de Canaan sans pouvoir en fouler le sol.
L’endurcissement sophistiqué de notre âge revêt des formes multiples.
Pourtant, l’origine est la même qu’à l’époque de Meriba.

C’est l’adoration de soi-même, des égards démesurés pour satisfaire en priorité ses propres désirs, le culte du moi, l’égoïsme féroce et l’insensibilité à l’autre qui génèrent l’endurcissement du coeur. Celui qui se cramponne dans une telle arrogance puise dans son propre coeur toutes sortes de raisons légitimes de ne pas obéir.

L’égarement découle de l’arrogance. Le feu dévorera les rebelles. Tel est le jugement annoncé. L’apparent bonheur artificiel que fabriquent les médias dupe une multitude. Il s’inspire d’une prétendue émancipation brisant les règles morales, à l’encontre des commandements de l’Eternel.

Celui qui ose vivre contre le courant en privilégiant la lumière et la paix dans une profonde humilité sera honoré. La récompense d’Abraham fut une promesse magnifique d’être père d’une nouvelle humanité.

Les serviteurs, les saints, les prophètes et tous ceux qui craignent le nom du Seigneur verront s’ouvrir le temple de Dieu dans le ciel. Ils recevront l’héritage qui ne flétrit jamais car ils quittent les rives des certitudes, la banale évidence des faits, les critères immobiles du visible sans savoir où les conduit la main du Très-Haut.

Ils le font par la foi, libérés des chaînes de la colère, transfigurés par la tendresse.

Mickaël Berreby

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