Méditations

La poursuite du vent

S’il est un reproche auquel nous nous devons d’être attentifs, c’est celui que Dieu fait à propos de la vanité. Paradoxalement, chacun de nous s’expose à la passivité pour ce qui a trait à la vanité.

Mais qu’est-elle au juste, si ce n’est l’insignifiance et l’absurdité de ce que nous qualifions à tort de primordial ?

Ainsi sommes-nous enclins à fabriquer des échelles de valeurs, des priorités et des urgences illusoires, comme pour donner un sens à notre agitation.

Pour discerner la vanité, il importe d’arrêter la course folle vers des objectifs fictifs, pour se fixer sur l’essentiel. S’il gagnait le monde entier, que ferait celui qui perd son âme ? Or, la vanité est précisément le plus sûr moyen de perdre son âme.

L’inutilité fiévreuse des besoins artificiels qu’imposent les traditions les plus légitimes illustre dramatiquement ce piège fatal du néant. Sous le prétexte que d’autres font à certaines dates certaines choses, la proie de l’absurde reproduit, sans en connaître le sens, des gestes “rassurants” mais futiles, oubliant ce qui prime.

Pour un disciple, ce qui surpasse tout est l’intimité de sa communion avec le Père. S’éloigner du lieu très saint de la prière fervente revient à attrister l’Esprit, à l’éteindre, à perdre les justes perspectives, à fausser les valeurs prioritaires et durables auxquelles s’attache le disciple du Seigneur.

Pour cela, il suffit malheureusement de se conformer à ce siècle, de “faire comme les autres”, de craindre le contraste qui nous distingue du monde dans lequel nous vivons, mais duquel nous ne sommes pas.

Pour vaincre la vanité, ne faut-il pas d’abord faire le choix de suivre le Maître sans s’encombrer des modes et des moeurs d’un âge dont Dieu n’est que l’acteur occasionnel de nos humeurs changeantes ?

C’est alors que nous reconnaîtrons dans toutes nos voies l’Eternel et que nous pourrons faire de lui nos délices.

En condamnant la ruse ambiante de la séduction, nous qualifions de mensonge le théâtre religieux, sa mise en scène, ses mimiques, la dramatisation infantile de la foi. Nous devenons adultes en Christ, enracinés dans sa Parole.

Car la poursuite du vent conduit au désespoir et à la honte, tandis que Dieu appelle à l’abondance de la vie, dans la plénitude d’une joie parfaite, ceux qu’il appelle ses enfants.

Mickaël Berreby

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