Méditations

Que la grâce…

La grâce demeurera un mystère pour chacun d’entre nous. En tentant de donner une explication à la gratuité de la rédemption, nous nous fourvoyons. C’est un mystère insondable.

Dieu a tant aimé qu’il a donné. Cet amour n’est pas assimilable aux notions que nous avons du terme amour. Il se pourrait même que le terme “amour” soit impropre pour définir avec justesse de quoi il s’est agi.

L’amour divin ne juge pas, ne condamne pas, n’abaisse pas, ne rejette pas, ne possède pas.
Il ne revendique que le droit d’exprimer la bonté d’un Etre bienveillant dont le dessein unique est que l’homme s’unisse à son Père céleste pour l’éternité.

Cet amour n’attend rien en échange de la bénédiction, rien en échange de la paix, rien en échange de la victoire sur les ténèbres.

Ainsi, en comprenant que cet amour est totalement gratuit, nous sortons de la sphère mesquine des calculs humains pour nous livrer de tout notre coeur au Seigneur.

Encore faut-il que soit établie une relation authentique entre Dieu et celui que le Fils a racheté par son sang.
Encore faut-il que l’expérience ait été sobre et pure, et que la joie parfaite remplisse le coeur de celui qui se sait pardonné.

Car la grâce n’est exprimée qu’en relation avec une attitude spécifique qui réside en l’abandon total et sans réserve à la souveraineté de l’amour divin.
Il est vrai que l’amour divin rend terne le nôtre si souvent emprunté, si souvent maladroit, si souvent égoïste.

Au point que l’apôtre demande que notre amour soit “sans hypocrisie”.

Tant de chrétiens n’ont pas conscience du fait que leur comportement, leurs réactions, traduisent un profond malentendu. Ils se persuadent qu’ils sont en Christ alors qu’ils vivent de réflexes psychiques et, tentant de se convaincre par la répétition de slogans spirituels, ils se privent de l’épanouissement de l’homme intérieur.

Ils améliorent au mieux de leur pouvoir le vieil homme au lieu de laisser vivre l’homme nouveau, de se revêtir de Christ, de marcher en nouveauté de vie, d’être simplement sensibles à la sainteté de l’Esprit.

La source de la souffrance de ces croyants provient de la conscience d’un décalage entre ce qui est vécu et ce qui est professé.

La grâce interrompt ce navrant malentendu, cette flagrante contradiction, ce comportement artificiel, ce culte de l’apparence.
Elle s’autorise un constat réaliste de la misère inhérente à l’hypocrisie religieuse.

Car celui qui a été régénéré ne fait absolument rien pour paraître angélique, infaillible, irréprochable. Il a admis l’incontournable diagnostique d’une justice comparable à un vêtement souillé. Il ne revendique pas le moindre droit, le moindre privilège.
Il a abdiqué et s’est consacré, se rendant obéissant.

C’est alors que l’abondance de la grâce submerge l’abondance du péché au point que, quand le péché abonde, la grâce surabonde.

Mickaël Berreby

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