Quand on laisse le péché devenir la norme, l’intelligence la plus brillante s’obscurcit, car on peut être intelligent mais incapable de bon sens, d’intuition spirituelle, de discernement, insensible à la vie de Dieu, attiré par la vanité, indolents, flottant dans l’errance et l’apathie.
A l’origine de l’inévitable désert, des inévitables épreuves, il faut bien sûr admettre que, sans cette souffrance, nous serions indifférents et tièdes, retombant dans les vieilles habitudes de la vie naturelle, sans nous soucier du Seigneur.
Mais, mal comprises, ces périodes de désert sont propices à la révolte.
Nous ne les aimons pas et c’est normal. Le Seigneur lui-même a prié que le Père éloigne de lui la coupe de la souffrance.
Car l’épreuve produit souvent de l’amertume et le doute s’empare des pensées vagabondes, à moins que l’épreuve serve d’examen de passage vers quelque chose de meilleur.
Les difficultés sont des moyens irremplaçables d’exercer notre foi. Pour celui qui murmure sans comprendre et sans accepter, c’est le début d’un processus inexorable d’éloignement du Seigneur. Pour celui qui reconnaît humblement Dieu dans toutes ses voies, une alliance de paix avec l’Esprit l’environne de grâce.
L’une des pires situations dans laquelle puisse se trouver un homme est que son coeur s’endurcisse.
La preuve patente de cette déplorable condition est d’une part une totale surdité à la voix de la conscience, une perte de conscience, une inertie de la conscience, d’autre part l’impossibilité d’éprouver la haine du mal, l’amour du bien, la haine du péché, l’amour du pécheur.
Cet état se produit par la séduction du péché, cause unique du doute.
Plus le péché est banalisé, moins la conscience s’éveille. Ce péché subtile et dissimulé n’est pas facilement identifiable. Il se glisse dans les pensées de celui qui fait taire sa conscience devant l’évidence de l’offense.
Plus on la fait taire, moins elle s’indigne pour finir par s’assoupir.
Par contre, quand la conscience est libérée, elle parle, avertit, freine, alerte, corrige, écoute la voix du Seigneur sans condamner, seulement pour convaincre.
Elle est alors l’outil du Saint Esprit pour transformer et guérir notre âme.
Aujourd’hui, si nous entendons sa voix, n’endurcissons pas notre coeur.
Mickaël Berreby