Méditations

Mon Sauveur et mon Maître

Le sens de notre vie appartient à sa finalité, à son objectif éternel, au projet bienveillant que Dieu a formé pour nous.

Il serait incomplet et infiniment désolant de le chercher dans un vécu bref et partiel, incarcéré dans un corps de péché.

L’Evangile parle d’une perspective glorieuse qui va bien au-delà de l’existence terrestre. Ainsi notre passage ici-bas n’est qu’une préparation, une simple étape vers une destination, un lieu et une demeure que nos sens ne peuvent envisager.

Le salut n’est pas que le pardon des péchés et la paix avec Dieu durant notre vie, mais une promesse d’éternité. Telle fut la vision que Paul reçut à propos de la parfaite fusion entre Christ et son Corps, l’Eglise.

La plénitude d’un tel salut durant notre marche ici-bas se heurte aux contingences contraires, aux circonstances douloureuses, aux épreuves et aux multiples désillusions des vanités de ce monde.

Mais ce qui nous accoutume à la gloire est de tout faire en fonction, non pas des valeurs de cet âge, mais de la vie éternelle. Ainsi, celui qui s’amasse des trésors dans les cieux est absorbé par les affaires de son Père céleste, affamé de ne se nourrir que de l’aliment spirituel.

En d’autres termes, il ne négligera pas ce qui contribue à la croissance de l’homme intérieur, au renouvellement de son intelligence, à la fraîcheur irremplaçable d’une expérience intime de communion avec Dieu.

Ses choix s’articulent autour d’un axe déterminé, au prix parfois élevé de renoncements et d’apparentes pertes que la raison ne saurait justifier. Il a en vue une cité dont Dieu est l’architecte.

Son réalisme ne nie rien des évidences, bonnes ou mauvaises, par lesquelles il passe comme chacun de ses semblables. Ce réalisme est enrichi par l’attestation inébranlable que la gloire à venir surpasse tout ce qui peut être perçu et conquis durant le temps d’une brève escale dans son humaine condition.

S’il gagne Christ, ses yeux sont éclairés et son intelligence autrefois obscurcie est ravivée par la lumière du monde qui l’arrache aux ténèbres.

Il croit en celui qui promet que tout est possible à celui qui croit. Il est scellé par le sceau de l’Esprit. Il sait qu’en réponse à la prière du Fils, le Père le gardera de la chute et de la perdition.

Ainsi il s’emploie à répandre la Bonne Nouvelle, sans rendre complexe ce qui est simple et accessible à tous. Il annonce la Bonne Nouvelle dans un monde blessé par le mal et intoxiqué par la servitude.

Il sème pour la vie éternelle une semence incorruptible, renversant les raisonnements trompeurs du dieu de ce siècle de néant. Il s’oppose à l’asservissement des séductions qui enchaînent l’âme dans la prison du doute.

L’Esprit lui vient en aide, et ceux qui entendent et reçoivent la Parole sont libérés pour en libérer d’autres. C’est ainsi que se forme un peuple saint, une race royale, de toutes les familles de la terre, de tous les peuples et de toutes les cultures. C’est ainsi que la banalité succombe et que triomphent les paroles libératrices de la foi.

Car il voit cette cité préparée, ayant été rendu une pierre vivante, choisie et précieuse. Il voit l’invisible et vit l’intime relation d’amour avec son Sauveur et son Maître.

Mickaël Berreby

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