Par Qu’il est facile de terrasser les proies de l’ignorance par la séduction de cet âge.
Ainsi, au nom de Jésus, des mouvements excentriques naissent et s’improvisent porteurs d’une révélation, d’une onction, d’une vision nouvelle, d’une bénédiction.
Ceux qui accourent béats pour entendre tel ou tel prétendu oracle de l’Esprit racontant de parfaites inepties, sont assidus pour se gaver imperturbablement de nouvelles fables.
Dieu donne de vrais ministères afin de dévoiler les ruses, de combattre la séduction, de s’opposer à la manipulation psychologique de charlatans “chrétiens” abusant de la ferveur et de la crédulité des naïfs.
Deux appâts sont régulièrement utilisés pour attirer les futures victimes : les miracles et la prospérité.
Ce besoin du surnaturel, du sensationnel, du spectaculaire, correspond à une forme d’infantilisme affamé d’imaginaire et d’émotions fortes.
La notion du vrai est absente. On écoute celui qui ressent, et l’on ne se pose pas la question de la conformité avec l’Ecriture ou tout simplement de la vérité des faits.
Cette pratique s’effectue dans une espèce de transe frénétique qu’une musique accompagne et accentue. Qu’en est-il réellement de la vie des animateurs ? Il semble que l’on n’attache aucune importance au quotidien de ces illustres falsificateurs.
Pourtant, ce qui définit un serviteur n’est pas le caractère spectaculaire de son apparition publique agrémentée de signes et de miracles, mais l’humilité et la pureté d’un coeur consacré dans l’obéissance afin que Jésus seul soit glorifié.
Est-il glorifié par l’exagération et le verbiage ?
Est-il glorifié par le culte du moi et la prétendue bénédiction financière qui consiste à dépouiller d’honnêtes croyants pour s’enrichir au lieu de servir de façon désintéressée ?
Le monde charismatique ne respecte pas les règles bibliques, en mettant l’accent sur l’atmosphère artificielle, le visible et l’exaltation d’hommes ou de femmes vivant dans la perpétuelle transgression.
Ainsi a-t-on fabriqué de nouvelles idoles qui donnent la nausée tant leur conduite déshonore l’Evangile.
S’il s’agissait de cas isolés, les bergers n’auraient pas de quoi alerter le peuple de Dieu. Mais le poison de l’impureté s’infiltre partout et le mal infecte les consciences au point que sont banalisées les infidélités, les malversations, les entreprises d’escroqueries dissimulées derrière une noble cause.
S’il n’est pas décent de dresser la liste des scandales récents et fréquents, par compassion pour ceux qui vont peut-être se ressaisir, il convient de rappeler que le critère du vrai n’est pas l’apparente réussite de ces discoureurs.
En prêchant l’abondance, le succès, la richesse, le miracle inconditionnel, ils altèrent la Parole et dénaturent l’Evangile de Dieu.
N’avons-nous pas soif de sainteté ?
Ne voulons-nous pas cette parure intérieure ?
Sommes-nous devenus insensibles à ce qui importe réellement ?
La bénédiction n’est pas l’étalement et l’amoncellement de richesses, mais uniquement la présence de l’Esprit qui rend humbles de coeur ceux qui suivent l’Agneau.
Prions que le Seigneur donne à son Eglise d’authentiques ministères, afin que nous ne soyons pas emportés à tout vent de doctrine par la tromperie des hommes dans leurs moyens de séduction.
Mickaël Berreby