Méditations

L’apparence

Notre âge visuel s’évertue à séduire par ce qui se voit. Tout est maquillé pour tromper et faire perdre sa vigilance à celui qui ne filtre pas.
Que de jugements hâtifs fondés sur une impression première dont il faudra se défaire. 

Quand nous marchons selon l’homme nous n’avons que l’apparence sans réaliser à quel point elle est contraire à l’amour. 
Car comment être aimé pour ce que l’on n’est pas ou bien n’aimer qu’une illusion ?

Jésus savait ce qui se tramait dans le coeur de ses interlocuteurs, et ne leur accordait pas la moindre confiance. 
A ceux qui se voulaient respectables, il rappelait la différence entre l’apparence et la réalité. 

A l’apparence qui retient trop souvent notre attention, le Seigneur ne donne aucune importance, car lui savait qui était qui.
« Au-dehors vous paraissez ce que vous n’êtes pas au-dedans… » 
Tel fut en substance le regard du Seigneur qualifiant d’hypocrites ceux qui inlassablement s’efforcent de “sauver les apparences”.

Certains le font en tonalités aimables et polies, se montrant conciliants et compréhensifs pour atteindre leurs objectifs. 
D’autres le font en affichant une manière de se vêtir, de se comporter qui ne correspond guère à la réalité.

Bien souvent, l’homme de l’apparence est un être torturé et écartelé, contradictoire et mensonger. Il n’assume rien. Il joue. 
Ce dont Jésus a horreur est le mensonge de ce jeu, si subtile soit-il, dans la relation humaine. Voilà pourquoi il nous ordonne que notre oui soit oui et que notre non soit non.  

La diplomatie est du péché. On la confond avec la sagesse qui elle est un don de Dieu. Or la diplomatie dissimule et minimise, nuance et relativise. Sa plus grande hantise est la simple vérité crue et flagrante, celle qui nous mène à la repentance, celle qui tisse entre les hommes de vrais liens de fraternité, celle qui surmonte bien des obstacles.

Dans l’Eglise, l’apparence cède son pouvoir à la transparence de la pureté.

Cette pureté est la clef du discernement. Elle nous sépare de ce qui est vil, des intrigues et des relations douteuses. Elle redéfinit l’échelle des valeurs nous instruisant sur la capacité à renoncer à ce qui paraît profitable au profit de ce qui l’est réellement.

Avec l’apôtre Paul, nous apprenons à dire que nous ne sommes pas de ceux qui regardons à l’apparence, réalisant que faire acception de personne est contraire à la loi de l’Esprit de vie.

Mickaël Berreby

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