Le regard que porte sur l’épreuve un croyant diffère de celui d’un incrédule. Sans devenir passif ou fataliste, il reconnaît Dieu dans toutes ses voies, sachant que toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment.
Quand surgit la douleur ou l’inattendu, il n’est pas dans la prostration, la panique, la quête fiévreuse de solutions “humaines”.
Il prie. Quand il prie, il sait que le temps s’arrête et que Dieu entend ses supplications.
N’a-t-il pas reçu de son maître l’injonction que le chemin qui conduit à la vie est étroit, et que peu nombreux seront ceux qui l’emprunteront ?
Il ne fera jamais siennes les réactions typiques d’un monde sceptique et résigné. S’il croit que l’Eternel utilise tous les hommes pour accomplir ses desseins, il s’adresse à Son Père céleste, l’invoque et le cherche de tout son coeur.
Dans le secret et le silence, la solitude et l’écoute, il tend une oreille attentive pour entendre ce que dit l’Esprit.
L’éclairage qu’il recevra commencera toujours par une paix parfaite en dépit des circonstances parfois contraires et menaçantes.
Sa paix vient de sa foi.
Elle ne pourrait pas survenir d’un calcul tel qu’il est proposé par notre âge futile.
Sa paix surpasse le temps.
Quand elle règne, elle traduit ce qui se vit à la lumière de la rédemption.
C’est ainsi que, dans la disette ou l’abondance, avec ou contre le courant, entouré ou isolé, il poursuit pas après pas, sur les empreintes de son Maître, la route vivante et vraie sur ce chemin étroit qui mène à la vie.
La multitude insouciante choisira la voie large et le plaisir immédiat d’une liberté artificielle et d’une éphémère compensation, celle qui mène à la perdition, puisque le salaire du péché est la mort.
Le disciple tient la main de Celui qui le guide, le relève et le fortifie, l’éclaire et l’instruit, l’enracine et l’enrichit, le nourrit d’une nourriture qui consiste à faire la volonté du Père.
C’est pour cela que l’étroitesse du chemin ne saurait être comparée à la gloire à venir qui lui sera révélée. Il ne perd pas courage et n’accorde aux circonstances qu’une relative importance.
Il sait que son Rédempteur vit. Plus il s’enracine en Dieu et plus il se détache des illusions, des inquiétudes, des mirages et des urgences trompeuses.
Son chemin est étroit, mais il mène à la vie.
Mickaël Berreby