Notre âme apprend à donner à notre esprit les pleins pouvoirs pour n’être au fil du temps que l’expression de la vie de Dieu, son instrument.
Voici la vraie sanctification, celle qui se résume à nier les énergies psychiques naturelles au profit d’une seule source de vie, d’une seule identité affirmée, d’un seul projet et d’une seule finalité.
Cette force vitale est communiquée, offerte, renouvelée quotidiennement, non par le savoir ou la mémoire, mais par la relation d’amour dans la foi.
Notre vie reflétera une relation intime d’abandon véritable.
Ceci est à la portée de chacun et personne ne peut dire qu’il en est exclu car tous sont appelés à la vie.
Le salut est, en pratique, l’expérience de la vie quand on demeure en Christ.
Mais comme cela n’est pas un exercice religieux, le secret dévoilé résulte d’une croissance de la semence incorruptible en nous.
Quand nous sommes « nés de Dieu », devenus enfants de Dieu ayant été régénérés, la vie surnaturelle a été plantée, s’est enracinée pour s’exprimer en prenant toujours plus de place dans le respect de notre libre-arbitre.
En sollicitant le Seigneur, nous nous disposions à ce qu’Il croisse en nous au prix d’une réduction de nous-mêmes. Nous apprenions qu’il est la Tête d’un Corps dont nous sommes les membres, membres les uns des autres.
Nourris et rassasiés de Dieu, nous pouvions dès lors pourvoir aux besoins de ceux qui avaient faim et soif du Seigneur. Notre communion permit que d’autre soient affermis et comblés. Dieu faisait croître sa vie.
Plus nous recevions Dieu et plus l’Esprit envahissait notre esprit jusqu’à ce que nous parvenions à la satiété de la plénitude de sa gloire. Le vase vil d’argile devenait un vase d’honneur contenant l’éternité, car l’homme est ce dont il se nourrit.
La chute consiste à se nourrir d’une vie autre que Dieu. C’est l’affection de la chair, sa convoitise, ses ressources, ses normes, ses multiples aspects, ses mérites et ses évaluations stériles, sa vanité et son illusion malsaine. La chute est la signature du néant.
Un immense artiste peut fasciner par l’exploration et l’exploitation de l’énergie naturelle dans son rejet total de Dieu. Il est, selon la chair, indubitablement remarquable. Mais selon l’esprit, il est mort, privé de la gloire, outil asservi de la vaine manière de vivre.
N’a de valeur aux yeux de Dieu que ce qui provient de Dieu pour qu’il croisse.
Si nous nous nourrissons de l’aliment céleste, le reste perd de son emprise.
Une profonde répulsion paralyse notre marche au contact de l’impureté et des souillures qui corrompent et détournent de Dieu. Car la vie de Dieu est une vie de sainteté.
Quand Dieu vit, sa vie annule et détruit les oeuvres des ténèbres.
Alors que la passivité engourdit l’homme naturel, celui qui s’alimente de Dieu est vif, alerté, lucide, réactif, déterminé et consacré. Il ne pactise pas avec l’adversaire. Il appelle le péché par son nom et ne se prétend pas au dessus des règles morales.
Tout ce qui vient réellement de Dieu exerce une influence bienfaisante dans la miséricorde, le pardon, la tendresse, l’affection, le bonté, en dépit des ronces et des épines d’un monde inique, en dépit des pressions cupides et des ruses d’un âge insipide, en dépit des oppositions et des persécutions.
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, ceux qui procurent la paix, ceux dont on dit du mal sans qu’ils en soient affectés, ceux qui empruntent le chemin étroit qui conduit à la vie.
Mickaël Berreby