Pour que soit établi la vérité de l’Evangile, le ministère apostolique se devait de renverser les raisonnements dont la finalité étaient de s’élever contre la connaissance de Christ.
Cette connaissance est spirituelle, alors que les raisonnements sont purement psychiques. Il s’agit de “hauteur”, d’attitude présomptueuses, de mépris à l’égard de la foi, de cynisme et d’arrogance. Mais ces tendances négatives n’affectent jamais la vraie connaissance de Christ pour la simple raison que cette connaissance n’appartient pas à la sphère de l’homme.
Elle vient de Dieu et touche l’esprit et non l’âme. Ce n’est qu’après avoir été vivifié par l’action surnaturelle de l’Esprit que le racheté ressent les effets sur son âme de la lumière dont son esprit aura été le bénéficiaire.
Jacques mettait donc en garde de ne pas se tromper par de faux raisonnements (Jacques 1:22).
En s’appuyant sur la tradition des hommes, ce que les hommes transmettent de leurs hypothèses, de leurs opinions, de leurs critiques, de leurs observations, de leurs certitudes, la proie se laisse piéger par une vaine tromperie.
Car tout ce que les hommes “découvrent” s’inscrit dans une dimension restreinte et restrictive quand on considère ce qu’est le salut révélé. Il est donc inconcevable d’analyser rationnellement le mystère de la rédemption, celui de l’Evangile. Seul subsiste la possibilité gratuite et accessible à chacun de recevoir par la foi ce que propose l’amour de Dieu.
Une sévère mise en garde associe le mensonge à la tromperie, la fraude à la méchanceté, la folie au déguisement d’une vie falsifiée par le néant. Le délire, l’aveuglement, l’égarement de l’esprit, la confusion ont pour source l’hypothèse fallacieuse que l’homme sans Dieu s’émancipe et connaît la liberté.
Abandonner les idoles pour servir le seul vrai Dieu suppose le diagnostic factuel de notre déchéance rendant vains les efforts de la raison. Il reste l’obéissance de la foi, la docile et paisible acceptation de notre limitation, le choix librement consenti de placer en Dieu notre confiance.
Il reste l’expérience intérieure d’une paix que le monde ne peut offrir, une paix produite par la justification accordée gratuitement à ceux qui s’abandonnent.
Quelle place accorder aux raisonnements, à la logique étroite de la sagesse terrestre, aux conclusions hâtives et présomptueuse des sciences changeantes, aux promesses faites par des êtres relatifs, futiles et enténébrés ?
Heureusement que l’Evangile renverse les raisonnements qui s’élèvent contre la connaissance de Christ pour que resplendisse la lumière.
Mickaël Berreby