S’abandonner à la Providence divine à propos de ce que nous mangerons, ce dont nous serons vêtus, est le contraire de l’anticipation que notre éducation propose. Le Seigneur affirme « qu’en s’inquiétant », personne ne prolongera sa vie (Matthieu 6:27).
Il semblerait d’ailleurs que s’en remettre au Seigneur quant à la durée de nos jours est une mesure de simple bon sens, puisque personne ne sait ce qu’il adviendra demain.
Pourtant, si souvent, nous appréhendons cet inconnu et nous nous rassurons théoriquement. L’inquiétude ne disparaît pas pour autant. Car faire confiance comme « les lis des champs qui ne peinent, ne filent, ni ne tissent… », est-ce possible ?
Nous n’avons aucune espèce d’influence sur le lendemain. La leçon que dispense le Maître est sans doute de nous restreindre à la journée d’aujourd’hui, sans laisser nos pensées construire des hypothèses alarmistes.
Mais qu’en est-il si “aujourd’hui” nous manquons du nécessaire, si les épreuves s’accumulent, si les imprévus assombrissent notre horizon ?
L’ordre de ne pas nous inquiéter pour notre vie paraît insurmontable. Ce que déclare le Messie est notre impuissance à changer quoi que ce soit « par l’inquiétude ».
L’inquiétude n’est pas un moteur, une force motrice. L’inquiétude est un frein. En d’autres termes, nous nous devons de prendre soin de notre quotidien sans que l’inquiétude organise nos décisions et fabrique nos peurs.
Les soucis du siècle sont sur le même plan d’égalité que la séduction des richesses, les plaisirs de la vie ou l’invasion des autres convoitises. Tout cela étouffe la Parole pour la rendre infructueuse.
Quand nos coeurs s’appesantissent, nous perdons notre vigilance. Nous ne pensons plus dans la foi. Quelque chose se paralyse et se sclérose en nous.
Nos inquiétudes ne changeront rien. Mais notre foi influence l’attitude juste qui restaure notre âme. Et Dieu pourvoira.
Abraham a donné à Dieu le nom de : « l’Eternel pourvoira… » (Genèse 22:14). Il le fait par l’aide que les saints s’apportent mutuellement quand ils ont compris l’Evangile. Dieu utilise les siens pour secourir les siens.
Jean rappelle que quand on donne aux membres du Corps, cela se doit d’être fait « d’une manière digne de Dieu » (3 Jean 1:6).
Le Seigneur rappelle que les siens valent mieux qu’une multitude de passereaux. Il repousse la crainte et propose la foi en lui.
L’inquiétude est apparentée à la servitude de l’esclave enfermé dans la crainte.
Or, nous avons un Père. Il entend nos requêtes et il répond de mille manières.
Qui, par ses inquiétudes, retrouvera force, santé, prospérité ?