Par Prier avec sincérité “que ta volonté soit faite” revient à ne plus imposer la nôtre pour que seule se fasse celle de Dieu.
Avons-nous conscience de ce fait quand nous prions : “que ta volonté soit faite” ?
Il se pourrait que nous n’ayons pas la conscience claire à cet égard, imaginant que sa volonté s’accommodera à la nôtre et que nous pouvons parfaitement exercer notre droit.
Que le chemin est étroit et parfois interminable avant que cette prière s’incarne sans que cela produise en nous ces remous de l’âme si fréquents à l’heure de l’épreuve.
Notre penchant sera d’envisager qu’en certaines conditions, dans certains domaines, Dieu n’est pas concerné par les menus détails, et qu’il n’est donc pas utile de le consulter.
C’est une manière détournée de s’émanciper pour faire ce que l’on veut.
Chaque détail importe à la réalisation d’un dessein qui surpasse notre intelligence.
Ce dessein caché ne sera dévoilé que lorsque nous le serons également.
Quand seront révélés les fils et les filles de Dieu, alors, la raison d’être de tel incident, de telle étape, de tel arrêt, revêtira un sens qui aujourd’hui ne peut être perceptible.
D’où l’importance de ne pas subir comme une déception que nos intentions et nos prévisions ne se réalisent pas.
La caractéristique du disciple se vérifie dans sa capacité à accepter que Dieu fasse des circonstances un usage éternel.
Quand nous adoptons une telle disposition, nous nous détachons des valeurs illusoires et passagères que cet âge qualifie d’essentielles.
Notre liberté n’est plus verbale et théorique, mais concrète et déterminante.
Nous sommes affranchis des pressions énormes que le prince de ce monde exerce sur les enfants de ce siècle.
Notre prière retrouve la saveur de cet instant où Jésus voulut enseigner aux siens l’un des plus grands mystères de la prière, celle qui n’espère rien, ne revendique rien, ne possède rien.
Alors, nous prions sans tricher avec notre conscience, dans la simplicité d’un coeur purifié :
« Que ta volonté soit faite… »
Mickaël Berreby