Nous sommes ce que nous croyons. Nos réactions, nos décisions, nos opinions, nos amitiés, nos réticences, tout est déterminé par ce que nous croyons.
La foi est une éducation nouvelle qui nous accoutume à reconnaître Dieu dans toutes nos voies. La foi est un regard neuf dont les normes n’ont aucun rapport avec les évaluations et les critères de l’homme naturel. Elle se meut dans l’impossible de l’homme. Car tout est possible à Dieu. Si nous n’en avions pas la certitude, nous ne pourrions pas fonder notre espérance sur les promesses bibliques.
Au moment de guérir l’aveugle, le Messie demanda à ses contemporains s’ils le croyaient capable d’opérer un tel miracle. Non pas qu’il ait besoin de notre foi pour agir, mais il veut s’assurer que ce que nous croyons est réel à nos yeux. Il existe une manière passive de croire, en spectateur admiratif. Mais la foi s’implique et combat, au point que l’Ecriture parle du combat de la foi. En effet, tout ce qui nous entoure repose sur des faits, des évidences, des vérifications, des statistiques, des observations, la logique et la cohérence des hommes. La foi n’emprunte jamais les probabilités de la raison et ses obstacles.
Ce qui fausse la mise en pratique d’une foi saine s’apparente à l’imaginaire et se conçoit théoriquement. C’est une illusion pure qui égare. D’où l’importance que notre foi soit enracinée dans la révélation, et non dans la tradition souvent saturée de superstitions. Se persuader de quelque chose n’est pas la foi puissante qui plaît à Dieu. Il s’agit de croire d’abord en l’amour du Père, en l’oeuvre du Fils, en l’action surnaturelle de l’Esprit, dans la validité de l’Ecriture, pour faire l’expérience de la vie.
Si souvent nous concevons une approche élaborée à partir de nos rencontres, de nos relations, du témoignage bon ou mauvais que donnent ceux qui confessent le nom du Seigneur. Cela peut également nuire à notre foi, en la limitant à ce que nous savons et ce que nous voyons. Aucun homme, si intègre soit-il, n’est le critère de la vérité révélée.
Ainsi, la foi provient d’une intervention directe de l’Esprit dans notre esprit. C’est une action surnaturelle. Mais il ne pourra jamais se produire quoi que ce soit de contraire à la révélation “écrite”. Ainsi, le faux évangile des hommes qui s’imaginent que Jésus apporte la paix sur la terre est un leurre. Jésus a déclaré qu’il apportait le glaive. Un disciple s’engage dans une lutte acharnée contre les esprits méchants. Il se peut que pour obéir et suivre le Maître, il doive perdre et renoncer à ce qui lui tient à coeur.
Les publicains et les prostitués ont cru dans le message de Jean le baptiste.
Les religieux s’enlisaient dans le doute à son propos sans se remettre en question.
Pour croire en la Bonne Nouvelle, la repentance s’impose en premier lieu. Quand nous admettons nos transgressions, quand nous éprouvons une tristesse selon Dieu, quand nous nous détournons de nos mauvaises voies, alors triomphe la foi.
C’est une sphère où tout est possible (Marc 9:23). Mais ce sera l’abandon de nos multiples certitudes qui faisaient notre identité. Là intervient une véritable “circoncision” du coeur, où nous délaissons le néant de nombreuses hypothèses entièrement artificielles.
Car la foi interprète les événements et les faits à la lumière de l’omnipotence prophétique qu’enseigne le Saint-Esprit à ceux qui entendent la voix du Bon Berger.
Mais sachons que la foi peut également avouer ses failles et son incrédulité (Marc 9:24). Tout en croyant, le père de l’enfant supplia Christ de venir au secours de son incrédulité. Telle est la contradiction qui habite notre entendement. Telle est la preuve que sans le Seigneur de gloire, nous ne pouvons rien croire.
Quand pourrons-nous dire à une montagne de se jeter dans la mer ? Quand serons-nous affranchis du doute ? Quand verrons-nous s’accomplir les prodiges dont parlent les Evangiles ?
Croire précède la prière. Il sera alors question de croire que nous avons reçu ce pour quoi nous prions. La promesse inimaginable est que nous le verrons s’accomplir (Marc 11:24).
Mickaël Berreby