Abraham reçut la promesse de devenir une source de bénédiction. Joseph reçut celle de devenir le rejeton d’un arbre fertile près d’une source.
Quand un homme marche en Dieu, Dieu peut à tout instant fendre la cavité des rochers pour qu’il en sorte de l’eau qui ranimera son esprit. Dieu change le rocher en étang, le rocher en source d’eau.
Ces images expriment une expérience intérieure.
A la promesse de boire une eau qui dispense de la soif à jamais, à celle de devenir une source qui jaillira jusque dans l’éternité, la femme samaritaine adultère ne fut guère capable de répondre.
Elle venait de rencontrer le reflet de la gloire de Dieu, l’empreinte de sa personne, le bon berger, le plus beau des fils de l’homme, celui qui possédait les paroles de la vie éternelle, le Sauveur du monde.
La bouche du juste, l’enseignement du sage, produisent la crainte de l’Eternel qui devient une source de vie. Car la sagesse est une source de vie, une source de sagesse, une source de salut dont les eaux ne tarissent jamais.
L’homme nouveau se renouvelle de jour en jour dans une conformité intérieure avec le vrai Christ.
Nombreuses sont les caricatures qui dénaturent le seul vrai Christ. Le signe unique de sa présence est l’amour authentique, l’amour rédempteur.
Nous sommes tellement éloignés du dogmatisme impitoyable de tant de faux disciples, persuadés d’être dans le vrai quand ils méprisent ceux qui pensent différemment.
Notre âge grouille d’influences qui tendent à produire la démesure, le fanatisme, la persuasion pour tirer profit d’êtres craintifs et fragiles. Toutes les victimes de l’erreur, qu’elle soit religieuse ou idéologique, demeurent des victimes auxquelles il convient de témoigner de cet amour qui espère tout.
L’autre, notre prochain, sera sensible à cet amour qu’il aura la liberté d’accueillir ou d’ignorer, dans la mesure où cet amour est témoigné par ceux qui le vivent, l’éprouvent et le manifestent.
L’enjeu n’est certes pas de posséder une science, d’être « vus des hommes », d’être gratifiés et reconnus, d’être encensés et de jouir d’une réputation excellente. Seule compte réellement cette trace indélébile de l’amour rédempteur.
Quand notre course terrestre parviendra à son terme, la question qu’il faudra se poser et qui nous sera posée est de savoir si nous avons aimé notre prochain.
Tant de discoureurs pieux s’inquiètent de savoir s’ils sont appréciés. Mais le critère irréfutable demeure la faveur de Dieu. Plaire aux hommes revient si souvent à déplaire aux hommes. Car le chemin qui mène à la perdition est large, et la multitude s’y précipite.
Ceux qui empruntent un chemin étroit seront toujours minoritaires. Ils méprisent les éloges et ne cherchent pas leur intérêt. Ils cherchent à plaire à l’Esprit de vérité que ce monde ne peut recevoir. Pour y parvenir, ils devront renoncer encore et encore à de légitimes plaisirs, s’isolant dans les veilles de la nuit, intercédant, plaidant, afin de gagner des âmes étourdies et lassées, affaiblies par le péché.
La bonté de Dieu triomphera du scepticisme et de l’aigreur si une poignée d’hommes et de femmes s’emploient à démontrer qu’il existe une source pure et gratuite pour se désaltérer.
Tant d’hommes abandonnent l’Eternel pour se creuser des citernes crevassées.
Choisissons de suivre l’Agneau qui conduit les siens aux sources des eaux de la vie pour qu’ils n’aient plus jamais soif.
Mickaël Berreby