Marcher dans la foi n’est guère une attitude mystique qui contredirait les faits évidents pour s’échapper dans une fuite singulière.
C’est au contraire la confrontation lucide avec le quotidien dans la puissance du Saint-Esprit où l’on “reconnaît” Dieu dans nos moindres détails, nos moindres circonstances.
L’appréciation des diverses épreuves ou des diverses joies s’en trouve naturellement affectée, car l’évaluation de ce qui est bon et de ce qui ne l’est pas ne se fait pas à partir des notions de ce monde, mais dans une perspective éternelle.
Marcher dans la foi suppose un regard sur l’éternité qui octroie aux souffrances du temps présent une ampleur amoindrie, une incidence mineure. Ainsi en est-il également des biens matériels et des joies naturelles de cette vie dans cette tente terrestre, dans ce vase d’argile.
L’homme de foi sait où se trouvent sa joie et sa plénitude, sa profonde satisfaction et la satiété de son âme. Pour que sa coupe déborde, il faut qu’il vive dans la maison de Dieu.
En se donnant au Seigneur, en faisant de Christ le Seigneur de sa vie, en reconnaissant que Jésus a accompli un si merveilleux salut, l’homme de foi est devenu une pierre vivante , l’une de ces pierres choisies et précieuses qui constitue cet édifice qui n’est pas de main d’homme, cet édifice spirituel.
Comment pourrait-il adopter les normes incurablement banales de la cupide et morose course vers un bonheur sans Dieu ?
Il emprunte le chemin étroit qui conduit à la vie avec une minorité d’élus dont la conscience a été éveillée, dont le coeur a été touché, dont la vie a été bouleversée. Ses pas dans les empreintes des pas de Son Maître, il vit en voyant ce tabernacle préparé pour ceux dont les noms sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau.
Plus il se rassasie de l’abondance de la grâce, et plus il l’offre à ceux dont les coeurs sont fatigués et chargés, en quête de repos. Marcher dans la foi, n’est-ce pas marcher dans la grâce, et vivre dans le sanctuaire de la présence de Dieu ?
Celui qui marche dans la foi tient ferme, les yeux fixés sur la cité éternelle, persuadé que ceux qui croient vivront, même si le dernier ennemi paraît avoir remporté une bataille.
Il est habité de certitudes, oint d’une huile de joie, à l’écoute de la voix que connaissent les brebis du Bon Berger.
Mickaël Berreby