Court pèlerinage que le nôtre. Quel en est le sens ? Nous sommes cette herbe qui sèche et cette fleur qui tombe. Nous retournons à la poussière d’où nous avons été tirés. Nos jours sont brefs et futiles comme le sont nos modestes victoires.
Les puritains déclaraient que la raison d’être de l’homme chétif sur la terre en proie à tant de convulsions était de glorifier Dieu. Quand l’homme se prosterne, il accède au sommet d’une vision éclairée par le soleil de son amour. Mais que d’afflictions, d’échecs, et d’humiliations pour l’amener à fléchir les genoux !
Les cieux sont l’ouvrage de ses mains. Il n’y a en lui aucune usure, aucune limitation. Tout est infini en Dieu. Il est bien avant sa création. Ainsi, il est légitime de se demander quelle est alors la place de l’homme si petit, si fragile, si précaire, si relatif, tellement étroit. Il lui suffit d’ouvrir sa bouche et de déclarer audiblement au Seigneur la louange qui lui est due. En le faisant, l’immensité se fraie un chemin dans la petitesse insignifiante de nos courtes existences.
Nous ne disposons pas des moyens d’évaluer la grandeur de Dieu. Plus l’homme explore l’univers, plus il est confondu par cette immensité.
Il pourrait abdiquer devant tant de grandeur. Malheureusement, il fait d’abord état de ses exploits sans souligner ce qui le dépasse, ce qui déclare la splendeur de Dieu.
La seule attitude qu’il faille adopter est d’adorer Dieu. Ceux qui le font découvrent, de l’intérieur, une autre immensité, celle des profondeurs de l’Esprit qui sonde tout. Simplicité et sobriété ne sont pas des obstacles à l’émerveillement devant la splendeur de Dieu.
Ainsi, nous quantifions nos jours ici-bas avec circonspection, nous rappelant qu’un Père préside aux plus infimes de nos moindres soupirs.
Et dans la soumission, nous entendons s’élever vers le trône de Dieu l’inexprimable.
N’est-ce pas l’Esprit qui soupire après l’immensité que Dieu dévoilera, quand, comme le supplie la création, seront révélés les fils et les filles de Dieu ?
Mickaël Berreby