Méditations

Les voleurs d’hommes

Paul considérait Timothée comme son fils légitime dans la foi. A ce titre, il lui prodiguait des conseils qui étaient reçus par Timothée comme des injonctions et même des ordres.

L’une de ses directives était de refuser les fables. L’autre était de chercher à garder une bonne conscience et un coeur pur.

L’autorité spirituelle devrait surpasser toutes les autres lois et toutes les autres règles, tant elle est créatrice.

L’homme sans Dieu se contente des modèles existants qu’il accepte ou qu’il conteste sans savoir où et à qui se référer.

Une expression surprenante souligne pour qui la loi a été établie : pour les “voleurs d’hommes” (1 Timothée 1:10).
Ces individus ont en effet l’art et la manière d’exercer une subtile influence sur les consciences en les manipulant pour les éloigner de la vérité. Ils sont sans doute partiellement conscients et partiellement manipulés eux-mêmes.

L’une des méthodes est la transmission imposée de traditions que l’on prétend critères de la vérité sans en vérifier l’origine, l’évidence ou tout simplement les effets.

Pour être libéré de la tradition, il faut avoir été d’abord affranchi d’une identité complètement artificielle, fruit d’un conditionnement culturel.
C’est ainsi qu’une vérité se nuance et s’adapte selon le lieu où elle s’affirme. En accommodant la vérité à la capacité de l’écouter de ceux à qui elle est dite, le risque de l’altérer est notoire.

Mais les vérités spirituelles sont indépendantes de l’époque, de la culture, de l’habillage social et des modes de communication. Elles sont intemporelles, donc éternelles et applicables à tous les hommes.

Dès qu’un porteur et propagateur de l’Evangile se soucie de l’adapter à son époque, il s’éloigne d’une des composantes les plus fondamentales de l’Evangile, sa transcendance.

Combattre le bon combat suppose une totale liberté par rapport à l’âge dans lequel nous vivons, puisque nous sommes citoyens de l’éternité. Si nous avions eu à prêcher cet Evangile au troisième siècle de notre ère, il aurait été identique.

Au nom de la modernité, on déroge aux commandements apostoliques prétextant qu’aujourd’hui, il en est autrement qu’à l’époque où furent écrites les épîtres qui fondent la doctrine. Si tel était le cas, à quoi serviraient les ministères établis par Christ au moment où il s’est agi de fixer la vérité apostolique ?
Au même titre, un enseignant qui s’arrogerait la liberté de modifier cet héritage serait suspect d’hérésie à juste titre.

Soyons lucides à ce propos. L’âge dans lequel nous sommes offre une multitude de dérogations douteuses, d’éloignements imprudents, de falsifications patentes et de désobéissances insolentes à la Parole de Dieu.
Ainsi, tout en s’y référant, nombre d’oracles improvisés omettent sciemment les aspects de nature à les mettre mal à l’aise.
Les doctrines de démons et les esprits séducteurs se répandent par l’activité honteuse de faux docteurs dont Paul dénonce l’hypocrisie.

Selon l’apôtre, vivre dans les plaisirs, c’est être mort, quoique vivant (1 Timothée 5:6).
Le jour vient où seront dévoilés les péchés dissimulés et où les oeuvres saintes seront également révélées.
Ce qui n’apparaît pas encore est pourtant connu aux yeux de Dieu. La sobre docilité à la Parole sera récompensée.

Quand le ministère de la Parole est pratiqué, il communique les valeurs intemporelles, ce qui a du prix aux yeux de Dieu, ce qui forge en nous un caractère sain, ce qui nous permet de gagner Christ et d’être trouvé “en Lui” avec la justice qui s’obtient par la foi.

Celui qui en bénéficie n’appartient qu’à son Maître et Seigneur. Il n’est pas une proie facile des voleurs d’hommes.

Mickaël Berreby

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