Méditations

L’argent maudit

Visiblement choquée, une dame slave de l’aristocratie s’entendit refuser un don qu’elle se proposait de faire à une église dans la nécessité. Le conseil des anciens et des diacres craignait que les motivations de cette personne soient contraires à la Parole.
Elle ne connaissait pas le Seigneur, mais pensait se frayer une place en faisant bénéficier de ses largesses une oeuvre dans la précarité.
Le pasteur, de retour d’un congé, félicita les responsables dont la fermeté honorait l’Evangile. Quelques jours après, un don anonyme renfloua la caisse de la mission et la gloire fut donnée au Seigneur.

Quelle leçon tirer de cette anecdote ?

La logique divine en matière d’argent est l’exact opposé des principes de ce monde. Elle est fondée sur le don, le soutien, l’offrande qui est une grâce pour celui qui donne.
Par exemple, Paul recevait un salaire d’autres églises pour servir à Corinthe. Quand il s’est trouvé dans le besoin, des frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui lui manquait.

Ceux qui sont possédés par l’amour de l’argent s’éloignent de la foi et se précipitent dans les tourments. Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation.
Le danger de ce lien est l’illusion que l’argent est une bénédiction dans tous les cas de figure. Une même somme peut être “bénie” ou bien “maudite” selon les motivations de celui qui la donne et de celui qui la reçoit.

Paul offrait gratuitement l’Evangile qu’il annonçait. C’était sa récompense. Pour subvenir à ses besoins, il s’attendait au soutien des saints, à la providence de Dieu. Prévoyant le mauvais usage que feraient certains du ministère, il écrit à son fils spirituel Timothée que les hommes corrompus d’entendement s’imaginent que la piété est une source de gain.

S’il faut soutenir l’œuvre de Dieu, l’objectif d’un serviteur n’est pas l’enrichissement par le ministère. S’il veut gagner pour lui-même, qu’il travaille, et qu’il distingue ses gains des dons reçus pour l’Eglise.

Une des raisons pour lesquelles l’œuvre de Dieu demeure limitée dans certains pays pourtant “aisés” paraît être l’absence de moyens pour faire connaître la Parole, former des ministères, envoyer des missionnaires, s’impliquer dans les médias.
L’Eglise n’a pas été éduquée à donner, à soutenir, à investir pour le royaume.

La piété avec le contentement dénote d’une maturité spirituelle.
La sagesse dans l’administration des biens de ce monde montre une consécration.

Parfois, Dieu donne l’abondance. Parfois, il permet la disette. Dans les deux cas, la consécration est inchangée et ce n’est pas l’argent qui décide d’un ministère de l’Esprit.

Dans ce monde adultère, l’argent règne sur les consciences. Or l’amour de l’argent est la racine de tous les maux.
Qu’il serait triste qu’un serviteur flatte une personne aisée pour attirer ses faveurs ! Qu’il serait désolant que l’on envisage une œuvre en fonction d’un profit quelconque !
Ce ne serait plus le vrai Evangile, mais la vile besogne des marchands du temple que Jésus haïssait.

Le ministère doit être au-dessus des considérations matérielles pour ne pas s’adapter aux gens en fonction de leur pouvoir financier, et ne faire aucune différence entre le pauvre et le riche.

Certains riches ont cru qu’ils faisaient à Dieu un honneur en donnant parcimonieusement leur argent à l’œuvre du Seigneur. C’est le contraire. L’honneur est de donner, et cet honneur est fait à celui qui donne. Il fallait que les disciples secouent la poussière de leurs pieds en sortant des maisons ou des villes qui les refusaient. Ceci marquait de façon publique que la dignité appartient aux serviteurs du Dieu vivant, et non aux propriétaires des biens de ce monde.

Jésus rappelle qu’ayant reçu gratuitement, gratuitement nous devons donner. Il demandait à ses disciples de ne prendre ni argent, ni or.
Ses serviteurs devaient chercher des hommes « dignes » de les recevoir. Si la maison n’était pas digne, il fallait que la paix des disciples n’y reste pas. Car l’honneur n’est pas pour les disciples qui résident en un lieu, mais pour ceux qui les reçoivent.

En effet , « servir celui qui sert » est un honneur, et ceux qui ne sont pas dignes de « servir ceux qui servent » se privent de la paix du Prince de la paix.

Mickaël Berreby

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