Méditations

Des soupirs inexprimables

Ce qui a trait au Seigneur est de l’ordre de l’inexprimable. Avec nos faibles outils, nous parvenons à dire si peu. Nous ne connaissons pas ce que nous décrivons. Nous ne décrivons pas ce que nous voyons, car nous voyons de façon confuse et provisoire. Nous abordons superficiellement des aspects infinis qui nous échappent, puisque ce dont nous parlons n’est pas du domaine de l’homme.

Et depuis notre enfance, nous entendons des pensées d’hommes, des normes d’hommes, des traditions d’hommes, des prières d’hommes.
Quand l’Esprit est réellement à l’oeuvre, Il élimine le mélange. Il sépare l’âme de l’esprit. Il devient une parole à double tranchant. Il nous dépouille et nous allège. Il nous libère et nous revêt. Il nous donne un nouveau vocabulaire, une nouvelle façon de penser, de croire et de réagir. Il nous invite dans sa lumière et dans sa gloire.

Dès que nous franchissons le seuil de notre raison et acceptons d’abandonner nos certitudes “culturelles” ou religieuses, nous foulons une terre sainte. Il faut ôter de nos pieds les souliers qui marchèrent dans la poussière de nos convictions. La nudité de notre splendeur est patente. Nous ne sommes plus rien et ne possédons rien. Nous n’avons aucun droit et aucun pouvoir. Nous ne prétendons rien et ne revendiquons rien. Nous sommes en sa présence et nous nous prosternons. Son Esprit parle et illumine notre profonde déchéance.

Toutes les prétentions “modernes” de la science, toutes les prouesses grandioses de la technologie, tout ce qui brille et impressionne s’évanouit dans l’océan de la vanité. Notre faim de Dieu éteint l’avide curiosité de voir ou de savoir, d’être vu ou d’être connu. Il reste le silence de sa présence sainte, le parfum de son humilité, le témoignage de son bon plaisir, des soupirs inexprimables.

Mickaël Berreby

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