Jésus s’est rendu obéissant. Il a appris l’obéissance. Si l’on vous disait que vous allez faire de longues études au terme desquelles vous serez devenu obéissant, cette perspective vous inquiéterait certainement.
Telle fut la seule destinée du Seigneur. Sa nourriture ayant été de faire la volonté de son Père, il n’avait aucune marge de manoeuvre pour faire autre chose que ce que le Père lui ordonnait de faire. Il obéissait à tel point qu’il pouvait affirmer :
« Moi et le Père, nous sommes Un ».
Quand nous sommes un avec le Seigneur, c’est tout simplement que nous Lui sommes soumis. La fusion est immédiate quand nous ne faisons pas notre propre volonté. Son Esprit est alors “mélangé” à notre esprit et nous sommes dans une joie remplie de gloire, une joie ineffable.
Mais la route est longue, étroite, douloureuse, avant que nous ayons appris toutes les leçons qui feront de nous de vrais disciples de l’Agneau. Il aura fallu faire taire toutes les voix de ce monde, la nôtre, celle de l’adversaire, celle de nos meilleurs conseillers, celle de l’évidence et de la logique, celle du simple bon sens, celle de la mode, toutes les voix.
Même la voix de la religion et de ses méthodes et recettes bien huilées devra se taire, s’incliner pour que seule celle du Seigneur s’impose.
Puis, quand le Seigneur le jugera opportun, il attestera que son soleil brille en nous au point de dissiper nos ténèbres, que sa présence est plus prenante et plus essentielle que notre opinion. Nous serons affamés de Lui, assoiffés de l’aimer, indifférents à tout ce qui nous attirait autrefois, uniquement concernés par ce qui vient du Seigneur, vivant sur cette terre et dans ce monde sans être de ce monde, les yeux fixés sur la cité éternelle, usant sans en abuser de ce qui était autrefois vital et primordial. Nous aurons été par sa grâce rendus obéissants.
Puisque cet objectif paraît lointain, le quotidien nous convie à de petits pas modestes vers ce but élevé. Voulons-nous nous rendre obéissants ? Sommes-nous prêts à Le laisser vaincre nos réticences, à nous dépouiller, à diminuer pour qu’Il croisse ?
Cette décision n’est certes pas publique. Ces choix ne sont pas populaires. Cette marche est intérieure, discrète et à l’abri des opinions, des critiques et des éloges. C’est son chemin pour ceux qu’Il aime au point de les rendre obéissants, comme Il s’est rendu obéissant, afin que le Père soit glorifié.
Mickaël Berreby