Méditations

A qui irions-nous ?

Comment Jésus captivait-il l’attention de ses auditeurs ?
Ce n’était ni par la sagesse du langage, ni par l’éloquence, ni par l’affabilité, ni par la profondeur subtile d’une exégèse savante, ni par une emprise psychologique. Alors pourquoi Pierre s’est-il écrié :
— A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

Quelles étaient ces paroles, qu’avaient-elles de particulier, n’étaient-elles pas prononcées de manière commune, n’était-ce pas une manière simple et directe de s’exprimer ? En quoi étaient-elles des paroles de la vie éternelle ?

Pierre ne voulait aller nulle part ailleurs. Il n’envisageait pas de se trouver un mentor, un rabbi, un guide, un philosophe, un maître.
Pierre avait tout trouvé en Celui qu’il suivait. Il ne suivrait pas un étranger. Il ne se mettrait pas à l’écoute de quelqu’un d’autre, si passionnant soit-il. Il ne se laisserait pas attirer par l’argent, la gloire, la célébrité, la puissance.
Il avait entendu l’essentiel de l’essence de tout, la substance de toutes les richesses. Il avait découvert la perle de grand prix.

Pierre construirait sa maison sur le roc et refuserait de la fonder sur le sable des théories humaines, des modes changeantes, des styles artificiels, de l’euphorie, des atmosphères imaginées par les scénaristes de son époque.
Il n’était ni théologien, ni politicien, ni savant, ni puissant.

Pourtant, Pierre avait compris que Jésus était la pierre angulaire sur laquelle repose l’édifice éternel du chef-d’oeuvre de la rédemption.
Il avait vu ce que la chair et le sang ne voient pas. Il avait entendu ce que les oreilles physiques ne percevront jamais.

Comme d’autres apôtres, Pierre était bouleversé. Qu’il est facile d’imaginer qu’une simple rencontre avec Jésus de Nazareth suffisait à bouleverser une vie entière ! Qu’il est facile de supposer que pas une seule personne ayant croisé la route du Fils de Dieu ne pouvait rester indifférente !

Son regard purifiait le lépreux. Sa main guérissait le malade. Sa voix consolait le blessé de la vie. Sa seule présence éclairait, tel un soleil resplendissant de gloire, les ténèbres mesquines et cupides de l’âme humaine. Le plus habitué des fourbes réalisait en l’entendant qu’un choix était encore possible, et qu’il pouvait se repentir. La plus souillée des prostituées recevait la pureté parfaite et se voyait blanchie, lavée, pardonnée, justifiée, sanctifiée, rachetée, relevée de la fosse, protégée des pierres assassines que les propres justes s’apprêtaient à lui lancer.
Comment résister à Jésus, à sa bonté, à son amour, à cette immense grâce surabondante qui faisait perdre au péché son pouvoir destructeur ?

Le même Seigneur vous appelle, où que vous soyez, qui que vous soyez, quel qu’ait été votre passé, quelles que soient vos circonstances, votre religion, vos opinions, vos projets, vos regrets. A qui iriez-vous ?
Jésus a les paroles de la vie éternelle.

L’apôtre, qui écrit à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la sienne, n’est pas le même homme.
Il vit des promesses de Dieu. Lui qui était impulsif et impatient, il parle de foi, de vertu, de science, de tempérance, de patience et de piété. Il encourage à affermir notre vocation et notre élection.

Aussi longtemps qu’il est “dans cette tente”, c’est-à-dire “vivant”, persuadé qu’il mourra subitement, Pierre console, avertit, enseigne, encourage et réconforte, enracinant dans le Seigneur ses frères et ses soeurs dans la foi.

Mickaël Berreby

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