Par La défection, la désertion, l’abandon, c’est ce que l’Ecriture nomme l’apostasie, un terme grec qui signifie “s’éloigner”.
Par amour pour le siècle présent, Démas, le collaborateur de Paul, abandonna l’apôtre. Pour justifier l’abandon de Paul, il fallait évidemment lui trouver des fautes. Il fut persécuté, accusé, calomnié, sali. Il fut torturé, lapidé, emprisonné. Ses adversaires inventèrent que Paul enseignait d’abandonner Moïse.
Pour ne pas être de ce monde, il faut ne pas vouloir être comme tout le monde, accepter de ne pas se fondre dans la foule, refuser de laisser la couleur locale déteindre sur notre pensée, lutter contre le courant, apprendre à dire non.
Ceci revêt une multitude d’aspects de la vie pratique, de la mode aux loisirs, des relations amicales aux frontières lucidement et fermement posées pour se démarquer d’un siècle païen.
Chez certains faux-frères, l’amour maquillé qui consisterait à copier le monde pour le gagner à Christ est une vieille ruse. Elle fourvoya ceux qui, en fait, avaient déjà choisi de trahir et se cherchaient un prétexte pour s’y employer ainsi que les crédules « flottants et emportés à tout vent de doctrine ».
Etre dans ce monde sans être de ce monde paraît une prouesse pour la raison. Car dans ce monde nous sommes. Comment ne pas être de ce monde ?
Pour discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait, il nous a été ordonné de ne pas nous conformer au siècle présent.
Notre différence doit être patente. Le contraste doit apparaître immédiatement.
C’est aussi la seule et unique manière d’être transformé par le renouvellement de l’intelligence.
La fin des temps est caractérisée par l’abandon de la foi. C’est un des signes que la fin est proche. On aimera le plaisir davantage que le Seigneur. Mais cet abandon sera dissimulé derrière l’apparence de la religion, le simulacre de la piété.
Cet abandon culminera dans l’apparition de l’antichrist. La terre sera comme enivrée par une puissance d’égarement. Cet esprit est déjà dans le monde. Il distrait. Il égare. Il trompe. Il fausse. Il séduit. Il illusionne. Il manipule. Les apostats sont passés maîtres dans l’art de contredire et de contrefaire. Il semble qu’il y ait incompatibilité entre l’amour de l’éternité et l’amour du siècle présent.
Le monde n’est autre que le siècle présent et ses fictives inventions, ses nouveaux rythmes, ses nouvelles trouvailles, ses nouvelles conquêtes. En réalité, le monde est le règne de son prince.
Voilà pourquoi un disciple de Christ n’est pas de ce monde, même s’il y réside. Sa cité à lui est dans les cieux. Sa patrie est céleste. Il croit en la résurrection et la révélation des fils et des filles de Dieu. Il attend une cité qui a de solides fondements, une cité dont Dieu est l’architecte.
Il n’est pas de ce monde. Car le monde a été crucifié pour lui et il est crucifié pour le monde.
Mickaël Berreby