Méditations

Vivant, quand bien même il serait mort

L’un des ordres de Jésus le plus singulier, le plus invraisemblable, le plus inaccessible est certainement celui de ressusciter les morts. Qui s’adonne à une telle prouesse dans l’histoire de l’Eglise ?

Discourir, enseigner, propager la bonne nouvelle, prier pour les malades, secourir l’indigent, apporter le réconfort, faire le don de son argent, de son temps, de son amour, tout cela semble correspondre à la volonté exprimée par Jésus. Mais ressusciter les morts n’est certes pas admissible. 

Pourtant, c’est une injonction, un ordre, un aspect spécifique de la mission que Jésus donna aux douze quand il les envoya prêcher la proximité du royaume des cieux.

Effectivement et aussi étrange que cela puisse nous sembler aujourd’hui, les aveugles voyaient, les boiteux marchaient, les lépreux étaient purifiés, les sourds entendaient et les morts ressuscitaient.

L’idée de la résurrection était tellement évidente et présente que l’on imagina que Jean-Baptiste était ressuscité au spectacle des miracles qu’opérait Jésus.

Quand le Seigneur prophétisa sa venue à Jérusalem, ses souffrances de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, il annonça également qu’il allait ressusciter le troisième jour.

La plénitude de l’Esprit s’accompagne toujours d’une assurance inébranlable en la résurrection d’entre les morts. La vie de l’Esprit est une vie de résurrection. 

La norme divine est que la mort ne peut pas retenir celui que Dieu décide d’arracher de la mort.
S’il advenait que des morts ressuscitent aujourd’hui, la planète entière en serait informée. 

Des journalistes du monde entier accourraient pour faire le plus sensationnel des reportages. Des médecins établiraient des rapports circonstanciés. Des experts seraient dépêchés pour décréter de la véracité des faits ou bien pour les infirmer.

Pourtant, le climat de la résurrection est le domaine privilégié de la foi. Dieu peut et veut ressusciter, puisque Jésus l’ordonne à ses disciples en les revêtant de la puissance pour exécuter ses commandements.

Mais qui a de nos jours cette foi surnaturelle ?
Jésus en était tellement habité qu’il donna rendez-vous en Galilée aux siens en précisant : « après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

Or le Seigneur ne ment jamais. S’il dit quelque chose, ce qu’il dit est digne de foi. C’est nous qui sommes enlisés dans le réalisme perfide du doute systématique qui choisit les limites du vraisemblable, du possible, du concevable.

Quand Jésus rendit l’esprit, le voile du Temple se déchira en deux, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.
Après être sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, les morts ressuscités entrèrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes.

Le croyons-nous réellement ?
Si nous ne le croyons pas, alors rejetons tout l’Evangile. Si nous le croyons, attendons-nous à la réalisation de toutes les promesses du Dieu de l’impossible. Car tout est possible à celui qui croit. Rien n’est impossible à Dieu.

Jésus affirmait que l’endurcissement des incrédules est tel qu’ils ne se laisseront pas persuader, même si les morts ressuscitaient.

La foi s’approprie les promesses, affermie, ancrée, enracinée, inébranlable, puissante, agissante, créatrice. La foi voit l’invisible. 

Elle appelle à l’existence ce qui n’est pas.
Elle sait que Dieu est infaillible.
Elle ne tente pas de faire correspondre la logique de l’homme avec les normes célestes.
Elle se meut dans le céleste. 

Ne sommes-nous pas assis avec Christ dans les lieux célestes ? Pour Dieu, Abraham, Isaac et Jacob sont vivants. Pour nous, le sont-ils ? S’ils sont vivants pour Dieu, c’est qu’ils sont vivants là où est Dieu. 

La réalité de la résurrection échappe à notre conception du temps et de l’espace.
Dieu est le Dieu des vivants.

Nous allons tous ressusciter, les uns pour la vie et les autres pour le jugement.
La mort physique n’est pas la fin. Elle n’est qu’un passage, une frontière, une étape, le franchissement du seuil invisible des sens.

Celui qui croit en Jésus vivra quand même il serait mort, et quiconque vit et croit en Jésus ne mourra jamais.

Mickaël Berreby

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