Méditations

S’il se croit sage, qu’il devienne fou

Les normes et les critères de l’Esprit diffèrent de nos appréciations.
Nous applaudissons la science de l’homme, tandis que Dieu la relativise. Nous saluons l’effort intellectuel, l’habileté, le savoir-faire, le bon sens, tandis que Dieu leur oppose la prédication de la croix.

Nous choyons les traditions, tandis que Dieu affirme qu’elles annulent la Parole.
Nous collectionnons les grands auteurs, les grands philosophes, les grands explorateurs, les grandes prouesses, tandis que Dieu décrète que sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Car l’inventivité de l’homme l’a conduit si souvent au constat de ses contradictions et de son ambition démesurée. Il a excellé dans l’industrie quand il s’agissait d’améliorer ses moyens de détruire par des armements toujours plus dangereux.

Il ne faudrait pas bien longtemps à l’homme pour abdiquer s’il s’estimait capable de résoudre le plus grand problème qui lui soit posé : comment changer le coeur de l’homme en le rendant enfin généreux, tendre, bon, honnête et pur ?

Qu’il est donc préférable d’avouer humblement, d’admettre avec réalisme qu’en nous imaginant sages, nous étions très éloignés de la réalité. Nous nous égarions comme si notre pèlerinage terrestre devait durer dix mille ans.

Mais si nous rachetions le temps et comptions nos jours avec parcimonie, il serait facile de réaliser que l’homme n’a pas acquis la sagesse par l’étude, par la souffrance, par la civilisation, par la religion, par la politique, par la science, par la littérature. Celle dont nous parlons, la sagesse de Dieu, celle qui confond les grands de ce monde, se reçoit de la main du Sauveur quand on s’incline en renonçant définitivement à se croire capable de sagesse sans Lui.
Alors on n’hésite pas à paraître aux yeux de ce monde un insensé, un fou, un désaxé, “axé” sur un autre “axe” que celui de ce monde, habité par un autre esprit, poursuivant d’autres objectifs que ceux de cet âge, au risque de ne plus être compris, comme si nous étions devenus tellement étranges aux yeux de ceux qui, hier encore, disaient que nous étions sages.

Mais dès que notre sagesse s’est enflée de nous-mêmes, il a fallu « devenir » fous pour que soit manifestée la sagesse de Dieu, celle qui sauve.

Mickaël Berreby

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