Méditations

Si le sel perd sa saveur…

Si le sel perd sa saveur…

Ainsi, l’Evangile reçu avec foi produit une saveur spécifique. Nous sommes appelés “le sel de la terre”. Il faut à la terre une saveur qui ne se trouve qu’en Christ. Ce que ressentent des anonymes quand ils croisent de vrais disciples, ce qu’ils ne savent définir, mais qui leur fait du bien, les libère, les bénit et les élève, c’est ce sel divin dont l’Esprit Saint se sert pour changer une destinée.

L’Eglise pourrait perdre la saveur tout en ayant le sel. L’illusion serait alors parfaite. Car le sel suppose que tout va pour le mieux, que la vie a du goût, que nous sommes en marche, que nous vivons victorieusement. Le sel n’est pas le signe de la bénédiction. La saveur l’est.

Ce délice exquis, ce parfum de Christ, cette modeste et pure parure intérieure, cette odeur de triomphe, cette autorité, sont les dons inestimables que l’Eglise possède.

Il se pourrait qu’elle ne garde que l’apparence et renie ce qui fait de la foi une histoire d’amour. Il se pourrait qu’elle se contente de chanter sans vivre ce qu’elle chante, de prier sans faire l’expérience du témoignage de l’Esprit, d’étudier sans être éclairé, de posséder titres et fonctions sans que le ministère de l’Esprit se manifeste.
Il se pourrait aussi qu’elle se nourrisse d’opinions, et que ces opinions confrontées à d’autres ne fassent que diviser et détruire. Il se pourrait qu’elle survive au lieu de vivre, qu’elle s’adapte au monde au lieu de s’en distinguer, qu’elle relativise la Parole au nom de la modernité, qu’elle s’enlise dans le compromis au lieu de s’enhardir et de faire face contre le courant, qu’elle exalte des hommes au lieu de n’adorer que Dieu et lui seul, qu’elle se méprenne sur sa véritable mission, salvatrice et non sociale, spirituelle et non culturelle.

Alors la saveur, ce qui rend succulente la table dressée devant nos adversaires quand nous sommes oints d’une huile de joie, la saveur n’est plus qu’une nostalgique évocation d’un temps où Dieu se manifestait au milieu des hommes, quand il parlait de telle sorte que tous sachent que Dieu a parlé une parole qui n’est pas de l’homme, ni des hommes, ni de la chair, ni du sang, une parole pleine de sel rempli de saveur.

Mickaël Berreby

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