Par Que de chemin à parcourir pour devenir “humble”, car à l’évidence, nul ne l’est naturellement.
Pourquoi attribuer tant d’importance à une qualité discrète, secrète même ?
L’humilité est l’identité du cœur. Un cœur humble « entend » la voix de l’Esprit.
Dans l’Ancien Testament, rencontrer Dieu supposait déjà un changement d’attitude fondamentale.
Bien sûr en premier lieu, il importait que l’homme soit pardonné avant de s’approcher de l’Eternel.
Il fallait se purifier et changer de vêtements, ôter les dieux étrangers qui étaient au milieu du peuple.
Puis l’on devait purifier l’autel et l’oindre pour le sanctifier. Le sang que Moïse répandait au pied de l’autel après avoir égorgé le taureau expiatoire servait à l’expiation.
L’interdiction de toucher une chose sainte ou de se rendre dans le sanctuaire attestait que Dieu ne voulait aucun mélange entre ce qui est sacré et ce qui est profane.
Sur celui qui devait être purifié de la lèpre, le sacrificateur ordonnait qu’on égorge un oiseau sur un vase de terre. Il prenait avec l’oiseau du bois cramoisi et de l’hysope, puis il les trempait dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive avant d’en faire sept fois l’aspersion sur celui qui devait être purifié de la lèpre.
Il fallait que celui qui purifiait ses vêtements rase tout son poil, se baigne dans l’eau pour être comme pur.
Toute cette pédagogie avait pour dessein d’instruire le peuple de Dieu à devenir humble.
Aux yeux de Dieu, la grandeur d’un homme se situe dans son comportement intérieur. Est-il envieux ? Est-il ambitieux ? Est-il rancunier ? Est-il dissimulé ? Est-il conscient de la grâce ? Vit-il dans la grâce ?
Mieux vaut être humble avec les humbles que de partager le butin avec les orgueilleux.
Le choix divin s’oriente vers cet effacement, ce dépouillement, ce brisement. La sagesse est avec les humbles. N’attendons jamais la moindre sagesse d’un homme orgueilleux.
Dieu relève les humbles. Il leur fait grâce. Il conduit les humbles dans la justice, Il enseigne aux humbles sa voie (Psaume 25:9-10). Il reconnaît de loin les orgueilleux.
La raison ne peut pas s’humilier. Le coeur se dépouille et se prosterne pour adorer le Dieu Très Haut. Pendant quarante années, Dieu a laissé son peuple traverser le désert pour l’éprouver et l’humilier afin de connaître les dispositions de son coeur.
Après l’humiliation, Dieu voulait “ensuite” lui faire du bien.
Il ne le fera pas avec tous les hommes. Il blessera l’orgueil de ce qui brille et humiliera tous les grands de la terre. Mais il fera du bien aux siens.
Si un homme s’humilie, Dieu l’élèvera.
Aux siens, une promesse a été faite : humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’Il vous élève au temps convenable.
L’humilité précède la gloire. Il faut la rechercher, lui accorder notre respect et regarder les autres comme étant au-dessus de nous-mêmes.
Esaïe 38:15 résume l’attitude qui plaît à Dieu. C’est le cantique d’un roi de Juda, Ezéchias, qui a appris après l’affliction la consolation divine. Il déclare : « Je marcherai humblement jusqu’au terme de mes années. »
L’homme qui emprunte ce chemin reçoit la sagesse, aime la miséricorde, trouve l’Eternel quand il le cherche, marche réellement avec Dieu.
Laissons-nous attirer par ce qui est humble pour ne pas tomber dans le piège de la convoitise et de l’orgueil de la vie. Jésus parle de “se rendre humble” comme un petit enfant. C’est sans doute le signe distinctif de la servante consacrée, du serviteur oint. Ils se sont revêtus d’humilité.
Mickaël Berreby