Méditations

Même s’il fallait souffrir…

Dans l’idéal rédempteur, nous sommes membres les uns des autres et l’amour accomplit la loi. Mais que dire quand se déchaînent les éléments, quand s’abattent sur l’homme la mort, la détresse, l’angoisse, quand, submergés par l’horreur, nous assistons, impuissants, aux tortures qu’endure notre prochain ?

Le disciple de l’Agneau est appelé à bénir afin d’hériter la bénédiction. Dieu est plein de miséricorde, car si le monde était traité en fonction de sa sainteté, il cesserait d’exister, tant le péché est une offense à l’Eternel.

Quand l’humilité et la compassion prévalent, on ne pense plus qu’à faire le bien autour de soi.
Le mystère de la souffrance désempare et meurtrit, car l’humanité est comme des brebis qui n’ont point de berger.

Durant son ministère, Jésus ne se borna pas à enseigner. Il alla vers la misère du monde pour guérir et mettre un terme aux souffrances qui tourmentaient ses semblables.

Ainsi, quand un seul membre de la communauté des hommes éprouve la détresse, l’Eglise se doit d’agir du mieux de son pouvoir. Mais la priorité est la prière, car elle seule saura interpréter avec justesse les temps que nous vivons.

Les déductions hâtives sont donc à bannir devant l’atrocité des drames qui frappent nos frères, nos soeurs et nos enfants. Il serait déplacé de déduire qu’une catastrophe résulte du péché d’une nation. Si tel était le cas, bien des pays et bien des villes seraient rayés de la carte.

Non, le péché est universel et nous sommes tous morts en Adam. Nous avons tous péché et nous sommes tous privés de la gloire de Dieu. Nous sommes tous collectivement coupables et nous pouvons tous collectivement “crier à Dieu” et implorer sa grâce.

Où que nous regardions, la transgression sévit et la révolte gronde dans une arrogante indifférence. Le monde entier est livré à l’influence de l’adversaire.
Derrière tous les drames, une cause spirituelle nous serait dévoilée si nous avions les moyens de discerner le combat qui se déroule dans le monde invisible.

Imaginons que tous les hommes de toutes les nations invoquent le Seigneur, les grands et les petits, les riches et les pauvres.
Imaginons une humanité qui s’humilie et confesse son péché en suppliant l’Eternel de lui accorder sa bénédiction.
Imaginons une planète bénie et gérée par l’amour du Père.

C’est ce qui se produira un jour quand, définitivement, Satan sera détruit, quand le mal ne sera plus, quand les larmes, les deuils, les cris, les douleurs cesseront.

Tant que nous vivons, il est de notre devoir d’être les sentinelles de la compassion, d’aimer notre prochain. Tant d’individus réclament notre consolation.

Il suffit parfois de peu pour essuyer les larmes, et prendre soin de l’autre avec compassion donne un sens réel à la vie.

Mickaël Berreby

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