Une certaine attitude “psychologique” devrait précéder notre lecture
biblique. Elle consiste à ne pas l’envisager comme un texte, mais telle
que l’Ecriture parle d’elle-même : une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier.
Non pas un recueil de pensées chaleureuses ni un manuel de
savoir-vivre, mais une lampe.
Or la seule fonction de cette lampe est bien entendu d’éclairer. Ceci
suppose que sans elle, la nuit enveloppe l’humaine condition. Sans
cette lampe, nous déambulons dans les ténèbres de “nos lumières”, car
la lumière ou les lumières de l’homme n’illuminent pas l’homme, mais
l’enténèbrent, l’obscurcissent.
Jésus nous met en garde que la lumière qui est en nous ne soit
ténèbres.
Comment comprendre qu’il puisse en être ainsi ? Il préconise que tout
doit être éclairé pour que règne la lumière, donc qu’aucune zone
d’ombre n’en menace les effets bienfaisants.
Notre oeil est la lampe de notre corps. Ne minimisons pas cette indication divine, et comprenons l’incidence de ce que l’on voit, ce que l’on regarde, ce vers quoi est attiré notre regard. Nous nous dirigeons spirituellement avec cette lampe qu’est l’oeil.
Mais la lumière de cette lampe est dans notre esprit. Cette lumière vient de la vie communiquée par Dieu dans la communion intime.
Le psalmiste priait : « Eternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres… »
La condition humaine est caractérisée par cette douloureuse permanence
de ténèbres. Paul parle d’une intelligence obscurcie. Quand nos yeux
s’obscurcissent, nous sommes aveugles.
Ceci se produit quand le péché a imposé son pouvoir.
Une définition de cette misérable condition est donnée par Ezéchiel :
« La joie a disparu de nos coeurs, le deuil a remplacé nos danses. La
couronne de notre tête est tombée ! Malheur à nous, parce que nous
avons péché ! Si notre coeur est souffrant, si nos yeux sont obscurcis,
c’est que la montagne de Sion est ravagée, c’est que les renards s’y
promènent… »
Le péché plonge dans les ténèbres la lumière la plus vive, car le péché
sépare Dieu de l’homme. Quand nous péchons, nous devenons étrangers à
la vie de Dieu, nous redevenons ignorants au risque de nous endurcir
et de perdre tout sentiment.
Il faut changer de vêtement, se purifier, se repentir, s’humilier,
dresser l’autel de la contrition. Alors se produit de nouveau un
miracle.
Cette terre dévastée est devenue comme un jardin d’Éden ; et ces
villes ruinées, désertes et abattues, sont fortifiées et habitées. Dieu
nous rend visite. Son Esprit se répand tel un parfum. Il n’est
qu’amour et compassion, que bonté et grâce, que pardon et miséricorde.
De nouveau le soleil brille comme brille la faveur divine. Sur nos
sentiers brille la lumière. Dieu délivrera même le coupable. Car dès
que l’on s’approche de Lui, la notion même de péché est consumée par
son pardon.
« Sais-tu comment Dieu les dirige, Et fait briller son nuage étincelant
? Comprends-tu le balancement des nuées, Les merveilles de celui dont
la science est parfaite ? »
Non, nous ne savons pas, et jamais nous ne saurons d’où vient cette
magnificence, cette infinie splendeur, cette plénitude qui rassasie
l’univers.
Mais nous savons que sa Parole est comme une lampe qui brille dans un
lieu obscur pour que l’étoile du matin se lève dans nos coeurs.
Quand il fait luire sa face sur vous, la grâce surabonde, l’onction se
répand, la peur s’évanouit.
Car cette lumière destitue toutes les lumières des hommes, toutes
leurs certitudes arrogantes, toutes les peurs que suscite l’orgueil
des discoureurs de cet âge.
Il ne saurait être question de pactiser avec Satan, ses
propagandistes, ses envoyés déchus, ses anges déguisés en habits de
lumière.
Dans la Parole se trouvait la lumière des hommes, celle que les
ténèbres ne reçoivent pas par crainte d’être dévoilées. La recevoir
fait de vous un enfant de Dieu.
C’est alors que l’étoile se lève dans votre coeur.
Mickaël Berreby