La séduction des richesses étouffe la Parole, tout comme les soucis du siècle.
Le Seigneur en parle comme d’une invasion de convoitises qui rend infructueuse la Parole de Dieu.
S’il est difficile à ceux qui se confient dans leurs biens terrestres d’entrer dans le royaume de Dieu, c’est que les plaisirs de la vie peuvent aisément nous distraire. Car il existe deux sortes de richesses : les injustes et les véritables.
Les véritables richesses concernent la connaissance spirituelle de la Parole qu’apporte l’illumination du Saint-Esprit par le biais de la révélation, un dévoilement surnaturel des choses cachées que ce monde ne peut offrir.
L’apôtre Paul utilise le terme « incompréhensibles » quand il s’adresse aux Ephésiens à cet égard. Même pour un tel oracle, les richesses qu’il annonçait étaient perçues comme telles : incompréhensibles.
Pour ce qui est des richesses injustes, elles ont également un autre qualificatif qui éclaire le sujet. Ces richesses sont “incertaines”. Quand Paul en parle à son fils spirituel Timothée, il le fait à propos des riches du présent siècle. Il demande à son enfant dans le Seigneur de recommander aux riches de ne pas mettre leur espérance dans ces richesses “incertaines”.
Jacques est d’une sévérité austère quand il écrit : « Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes » (Jacques 5:2). Il fait bien sûr allusion à ceux qui surévaluent ce qu’ils possèdent, en en faisant une occasion d’arrogance.
Ainsi, l’Ecriture dénonce les fausses sécurités et l’attitude douteuse de ceux qui, étant riches, tirent de ce qu’ils donnent une vaine présomption.
Quand Jésus, assis vis-à-vis du tronc, observe ces riches qui mettent beaucoup, c’est pour mettre en évidence l’importance de donner ce qui a réellement de la valeur, ce qui nous coûte, ce qui va nous manquer.
Nous sommes riches spirituellement de ce que nous donnons matériellement.
Ce principe du dépouillement, du renoncement, pousse à la modestie, à la dépendance, éclairant d’une lumière neuve le sens de notre brève existence.
Faire du bien, être riche en bonnes oeuvres, avoir de la libéralité, de la générosité, de tels principes sont à l’opposé de ce que suggère notre âge cupide. Les pauvres aux yeux du monde sont parfois riches en la foi.
Puissions-nous appliquer ce conseil tiré du livre des Proverbes : « Ne te tourmente pas pour t’enrichir, n’y applique pas ton coeur. » (Proverbes 23:4).
Seul l’homme envieux a hâte de s’enrichir, inconscient que posséder équivaut à être esclave de ce que l’on possède.
En voulant à tout prix s’enrichir au lieu de dépendre du Seigneur, la tentation de désirs insensés menace de plonger dans la ruine et la perdition celui qui oublie son âme.
Le Psaume 119:36 recommande de prier pour que Dieu incline notre coeur vers ses préceptes et non vers le gain. Quand nous sommes enracinés dans la certitude que rien ne peut surpasser les richesses spirituelles, le reste nous est donné selon la volonté de Dieu.
Car Lui seul sait comment, quand et combien nous pouvons administrer avec sa sagesse sans nous égarer dans la vanité trompeuse de la séduction.
A l’heure où de faux docteurs, de faux prophètes et de faux frères trompent une multitude en affirmant que la piété est une source de gain, sachons discerner les jours avec contentement et racheter le temps en choisissant d’amasser des trésors dans les cieux.
Quant aux serviteurs en charge de paître le troupeau, il leur est demandé de ne pas le faire pour un gain sordide et par contrainte, mais de tout leur coeur et avec dévouement.
Le vrai trésor est encore dans un vase de terre. Mais il est placé sur un fondement solide chez ceux qui saisissent la vie véritable, ceux qui discernent les richesses incertaines.
Mickaël Berreby