Méditations

Les douleurs de l’enfantement

Donner la vie suppose des douleurs. La donner spirituellement impose un combat, une lutte incessante, une vigilance, une intercession, une lucidité, une écoute de l’Esprit, une consécration, une remise en question, un examen de conscience permanent, une repentance continuelle, une conscience purifiée, un coeur affermi, une compassion sincère, une mort à soi-même.

Car le ministère n’est pas “un show”, des vibrations théâtrales où l’on se tortille pour donner plus de poids à ce que l’on dit, une atmosphère pour endormir la raison, une manipulation de la pensée d’autrui, une emprise, un pouvoir, un droit, des privilèges. Le ministère est un service, un don de soi sans rien attendre.

Pourtant, à bien des égards, ce qui était supposé être un sacrifice s’est transformé en une fonction mécanique, et ceux qui la pratiquent ne réalisent même pas à quel point ils jouent.

Ce qui atteste d’un vrai ministère est l’authenticité, sans les béquilles d’un conditionnement quelconque. Les fruits spirituels sont la joie, la paix, l’amour, la grâce dans la foi. Un tel ministère détourne de soi pour orienter vers Christ. C’est alors seulement que la vie l’emporte sur l’héritage de la chair. Car l’affection de l’Esprit est la vie, tandis que l’affection de la chair est la mort.

Mais le combat est âpre, car la chair a des désirs opposés à l’Esprit, et les deux logent dans un même individu mortel et chétif.
C’est alors que les douleurs de l’enfantement sont ressenties, douleurs vives et poignantes contraignant à un choix souvent coûteux.

Mais quel délice que de voir Christ grandir dans une maison, une famille, une communauté, un peuple, une nation. Tout commence dans le sanctuaire de notre esprit, là où la victoire est remportée, là où l’orgueil est terrassé, là où les motivations honteuses sont dévoilées et délaissées. Tout commence quand commencent les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Christ soit formé en nous.

Nous sommes nés de Dieu, des enfants d’adoption, non plus des enfants flottants, mais des enfants bien-aimés, des enfants de lumière au milieu d’une génération perverse et corrompue. En nous, le Seigneur est formé, tandis que les inévitables douleurs de l’enfantement traversent le Corps de Christ, ses serviteurs, ses apôtres.

Mickaël Berreby

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