Méditations

Les coeurs de pierre

Quand le Seigneur se révèle, il pratique une transplantation spirituelle de notre cœur :
« Je leur donnerai un même coeur, et je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de leur corps le coeur de pierre, et je leur donnerai un coeur de chair… »

Bien des coeurs sont impitoyablement durs, des coeurs de granite, des coeurs insensibles, des coeurs tortueux, des coeurs rebelles.
Ils ont beau “avoir l’air” spirituels et employer une phraséologie chrétienne, citant ici et là des versets choisis pour l’occasion, le coeur n’a jamais, jamais, jamais été véritablement touché.
Il demeure profondément hautain et inaccessible à l’oeuvre de l’Esprit.

Ces coeurs de pierre déambulent dans le monde de la foi, dissimulés derrière des apparences trompeuses.
Que se présente l’opportunité d’une provocation, la circonstance d’une vexation, le piège de la tentation, le hasard d’un malentendu, et le coeur qui paraissait tellement consacré se dévoile inique et cruel, plein de venin et d’orgueil, plein de ressentiment et de jalousie.

En général, quand celui qui a un tel coeur lit ce qui précède, il n’imagine pas une seule seconde qu’il puisse être question de son coeur. Non, il est un propre juste, un irréprochable chrétien, un être vertueux, quelqu’un dont la sincérité ne saurait être mise en doute.

Mais si la circoncision que la main n’a pas faite n’a pas eu lieu, la circoncision qui consiste dans le dépouillement de la vie psychique déchue, le coeur est irrémédiablement sournois, fourbe, déguisé. Il se dérobe à l’oeuvre de l’Esprit dès qu’il se sent en danger d’être révélé, il adopte une attitude pieuse, conciliante, ou alors il fuit.

La circoncision, c’est celle du coeur, selon l’esprit et non selon la lettre.
Quand elle a eu lieu, le coeur est blessé d’une tristesse nécessaire et profonde, la tristesse selon Dieu. Alors se produit le plus beau des miracles : le coeur de pierre, si dur autrefois, tellement intolérant et incapable de pardonner, devient un coeur de chair rempli de la miséricorde dont il fut l’objet.

Mickaël Berreby

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