Par Nier que l’homme est un esprit qui possède une âme et habite dans un corps, c’est le réduire à la matière, à la vie animale, et méconnaître ce qu’il est de plus essentiel, de plus précieux, d’éternel.
Si les paroles de Jésus sont esprit et vie et si l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de ce qui sort de la bouche de Dieu, alors il faut convenir qu’un aliment spirituel seulement satisfera sa faim. Il ne saurait être satisfait uniquement par les réponses matérielles à ses besoins immédiats.
Mais il reste libre et choisira parfois de faire taire sa conscience et de s’étourdir pour ne pas entendre la voix de l’Esprit.
Mille circonstances pourraient contribuer à éveiller son âme aux priorités éternelles. Mais jamais ne se fera une pression contraire à son libre-arbitre. Il restera le maître de ses décisions. Il peut ne pas se repentir et rejeter le dévoilement et l’éclairage qu’offre la Bible sur sa condition, sur le chemin de sa rédemption.
Car cet Evangile de Dieu ne force personne. C’est une invitation à se laisser aimer pour se laisser sauver, dans une perspective qui va bien au-delà du visible et du vécu bref d’un mortel passager du temps qui passe.
Que doit-il se produire pour qu’un homme réagisse, reçoive, réponde et se repente ?
Quelle lumière devrait briller pour que cesse l’aveuglement ?
C’est à chaque fois un miracle quand est accordée la grâce d’une visite de l’Esprit, quand le ciel se déchire, quand le coeur attendri se tourne vers le Créateur et quand la contrition fait place à la révolte.
Il faut parler d’un mystère insondable au moment où s’efface la vie passée au point que celui qui est régénéré considère qu’il est mort à ce passé, mort au monde, mort aux convoitises, mort aux tentations qui autrefois harcelaient son être jour et nuit.
Un autre Esprit l’anime, l’esprit d’adoption.
De nouveaux sentiments le submergent.
Il pardonne.
Il remet la dette.
Il partage sa joie et véhicule la lumière.
Il annonce la Bonne Nouvelle qui lui a été annoncée alors qu’il ne savait rien.
Il sait qu’ainsi sera donnée à l’autre l’occasion de répondre, d’entendre, car la foi vient de ce que l’on entend.
Sa consécration sera une concentration sur l’essentiel. Il reléguera au second plan ce qui n’a pas de valeur durable. Il vivra et servira à la lumière de l’éternité, délaissant parfois les fausses urgences.
C’est alors qu’il verra Jésus couronné de gloire et d’honneur avec les yeux de son coeur.
L’adoration le saisira, conscient que son devenir est un avenir éternel qui transcende le visible et l’élève dans des sphères lumineuses.
Il cherchera les choses d’en haut, rentrant en lui-même, apprenant à compter ses jours, s’affectionnant aux choses d’en haut.
Mickaël Berreby