Monté à Jérusalem à l’occasion de la Pâque des Juifs, et trouvant dans le temple des vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, ainsi que des changeurs de monnaie assis, Jésus fut enflammé de colère. Il ne supportait pas que du commerce soit pratiqué dans la maison de Dieu.
Sa colère fut telle qu’il fit un fouet avec des cordes et qu’il chassa du temple ces intrus.
Il est inhabituel qu’un tel accès de colère traverse le Seigneur. Il renversa les tables, dispersa la monnaie des changeurs, chassa les brebis et les boeufs. Il enjoignit aux marchands de ne pas faire du temple une maison de trafic.
Jésus ne voulait pas de ce négoce mélangé à l’adoration sacrée, à la dévotion ardente, à la consécration pure, à l’offrande de soi. C’est dire le respect qu’il éprouvait à l’égard du Temple.
Certains lui demandèrent de faire un miracle qui donnerait à sa brusquerie une légitimité admissible. Il répondit que s’il était mis à mort, en trois jours, il relèverait ce temple. Mais alors que Jésus parlait du temple de son corps, ses interlocuteurs ne déchiffrèrent strictement rien aux propos de Jésus, pensant qu’il s’agissait du Temple de pierres qu’il avait fallu quarante-six ans pour ériger.
La passion et l’enthousiasme de Jésus à l’égard du Temple, son empressement à y faire régner le respect, cette flamme qui le consume apparaissent comme une fougue frénétique.
Son impétuosité véhémente ne serait pas “bien vue” aujourd’hui. On l’accuserait d’abus, d’excès, car qui se soucie de la sainteté de Dieu ? Renverser les tables paraîtrait être du vandalisme, une dégradation gratuite, des dégâts inutiles.
Mais dans son ingénuité, Jésus n’était que fraîcheur et pureté.
Le zèle divin est indissociable d’une conscience de la sainteté de Dieu. Quand ce zèle est en nous, nous pratiquons la générosité, nous récusons la paresse et sommes fervents d’esprit dans notre service pour le Seigneur.
Le zèle de Jésus pour la maison de son Père est le respect que nous devons témoigner aux lieux consacrés à l’adoration et la prière, à la prédication et à l’étude de la Parole.
Une délimitation doit être tracée. On ne pénètre pas dans la maison de Dieu vêtu de façon indécente, tenant des propos vulgaires. Quand Moïse ôta de ses pieds ses souliers, il obéit au Seigneur.
Quand retrouverons-nous le sens de sa sainteté ?
Mickaël Berreby