Ceux qui gardent la Parole sont les sentinelles de la révélation. C’est par révélation que Paul eut connaissance du mystère de Dieu. Les porteurs de la révélation la reçoivent et la communiquent. Ils savent qu’elle est sainte et d’une richesse infinie. L’ordre leur a été intimé d’adorer Dieu. Le sceau de l’Esprit a été posé sur leur front.
C’est pour le jour de la rédemption que nous avons été scellés par l’Esprit de Dieu.
Nous avons entendu. Nous avons reçu. Nous avons cru. Ce sceau est le gage de notre héritage. Nous sommes héritiers du royaume promis à ceux qui aiment l’Eternel. Nous sommes cohéritiers des promesses faites à ceux qui attendent la cité aux solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur.
Le feu purificateur d’une onction sainte embrase l’âme des élus. Les yeux de celui qui était revêtu d’un vêtement teint de sang étaient comme des flammes de feu. Quand il pose sur nous son regard, nous sommes purifiés.
Si les rachetés devaient fournir une explication rationnelle à leur conviction intérieure, les mots manqueraient. Pourtant le signe caractéristique qui identifie réellement ces porteurs de la Parole de vie n’est pas l’intransigeance, l’étroitesse d’esprit, l’intolérance, le sectarisme, l’orgueil spirituel, l’arrogance et le jugement. La seule évidence qu’ils ont été visités par le Seigneur est la disposition de leur coeur à aimer.
C’est ce qui les distingue de la religiosité, des théories, de l’endoctrinement, du dogmatisme piétiste, et même de la perfection doctrinale souvent coupable de divisions. Car leur idéal n’est pas d’avoir raison, de bien comprendre et de bien interpréter la Parole, de se gaver de connaissance. Le seul objectif qu’ils visent et vers lequel ils s’orientent est d’aimer ce monde à la dérive.
Ils furent bénéficiaires de ce Dieu qui a tant aimé le monde. Ils savent ce que veut dire le pardon immérité, la grâce abondante, la compassion authentique, la vérité libératrice. S’ils devaient faire usage de la lumière qu’ils ont reçue (mais qui n’est pas la leur) pour juger, ce serait l’égarement et le malheur.
L’homme ne sera jamais le critère du vrai. Il n’est pas une référence en matière de sainteté. Il est fragile et relatif, vulnérable et changeant, imprévisible et partiel en tout.
Quand la grâce submerge toutes les évidences, les constats et les faits, les drames de notre humanité, un autre éclairage permet d’observer avec un autre regard “ce monde” composé d’êtres affaiblis et mortellement atteints par les flèches des ténèbres.
C’est ce regard qui sauve quand il se porte sur l’humaine condition avec compassion et tendresse. Car même dans l’extrême sévérité foudroyante des paroles du Seigneur, on entend les paroles du Sauveur.
Ce n’est pas pour condamner mais pour sauver que Dieu éclaire notre entendement et ouvre notre esprit.
Quand l’Esprit illumine notre chemin, ce n’est jamais pour nous élever au-dessus de notre prochain, mais pour que nous ayons plaisir à servir sans rien attendre en retour, scellés par l’Esprit.
Mickaël Berreby