Notre justice est comme un vêtement souillé. Nous voulons paraître ce que nous ne sommes pas. Pire, nous croyons être ce que nous ne sommes pas.
La propre justice n’est pas simplement de vouloir avoir raison, et de ne jamais accepter de se remettre en question, mais encore de considérer sincèrement que ceux qui ne nous suivent pas, ne nous approuvent pas, ont tort.
Le Seigneur dénonçait cette attitude très souvent dissimulée au fond de l’âme humaine. Elle peut aussi apparaître sous une forme religieuse et se nourrir d’une pratique “visible” et ostentatoire, de telle sorte que les autres s’imaginent qu’ils ont à faire à quelqu’un de bien.
Mais ce comportement n’est pas à la gloire de Dieu.
Le contraire du propre juste est l’homme justifié par la foi, celui qui a reconnu humblement et honnêtement ses faiblesses, ses manquements, son péché, et qui veut toujours se repentir pour que sa conscience soit bonne et ne l’accuse pas.
Le justifié a l’assurance d’un jeune lion. Il avance la tête droite, dans la confiance qu’il ne veut plus jamais placer en lui-même, dans la confiance qu’il place en Jésus-Christ, son Seigneur et son Dieu. Il a reçu une justice qui s’obtient par la foi et veut être trouvé en Christ, non avec sa propre justice, mais avec la justice accordée par pure grâce, la justice que reçut Abraham, celle que Jésus nous donne dans son immense amour, celle contre laquelle l’accusateur ne peut rien.
Comment ne pas être rempli d’adoration quand nous songeons à ce si grand salut dont Dieu a conçu le dessein dans son infinie bonté ?
Abram eut confiance en l’Eternel qui le lui imputa à justice. L’Evangile révèle la justice de Dieu par la foi. L’Evangile n’a pas besoin de la loi pour manifester la justice de Dieu. Car tout, absolument tout a été accompli sur la croix du calvaire. Tout a été satisfait par l’innocence de l’Agneau. Dieu l’a destiné à être par son sang une victime propitiatoire pour montrer sa justice.
L’exemple d’Abraham est merveilleux, car ce qu’il a obtenu « par la foi » quand il était incirconcis démontre qu’il n’avait pas à être circoncis pour obtenir la justice de Dieu, et que tous les incirconcis qui croient l’obtiennent par la foi. Il est donc le père de ceux qui marchent sur les traces de sa foi. L’héritage du monde lui a été promis par la justice de la foi.
La justification s’étend à tous les pécheurs qui invoquent Christ en raison de Son obéissance. Parce que Christ a obéi en se livrant, obéissant jusqu’à la mort, nous avons été justifiés, nous qui croyons.
Les morts “spirituels” que nous étions deviennent des instruments de justice. Ils ne sont plus dans la culpabilité subie, passible d’un jugement. Ils sont déclarés “justes”. A ce titre, ils témoignent d’une oeuvre d’amour accomplie sur la croix quand ils confessent la Parole.
Ceux qui étaient captifs de la loi du péché et de la mort deviennent “esclaves” de la justice lorsqu’ils choisissent de chercher le royaume et sa justice premièrement. Cette justice accomplie signifie que Dieu ne les considère plus “coupables” de leurs péchés, mais pardonnés et justifiés définitivement. Ils peuvent vivre d’une façon radicalement nouvelle, à l’écoute du Seigneur dans les moindres détails, selon l’Esprit.
Le zèle sans intelligence consiste à établir sa propre justice en refusant celle de Dieu. C’est la réaction instinctive du religieux qui met sa confiance dans la chair, dans la vie naturelle, dans son intelligence, dans sa logique, dans sa pratique.
La justice qui vient de la foi confesse le Seigneur Jésus et croit dans son cœur que Dieu l’a ressuscité des morts. Elle ne s’estime pas qualifiée et ne revendique aucun mérite, aucun droit, aucun privilège. Elle voit Jésus couronné de gloire et d’honneur.
Mickaël Berreby