Méditations

Emu de compassion

Entendant les cris que leur arrachait la servitude, Dieu éprouva de la compassion à l’égard des enfants d’Israël. Il se souvint de l’alliance qu’il avait faite avec Abraham, Isaac et Jacob.
Qu’en est-il de la nouvelle alliance dans le sang de Jésus qu’il offre à tous ses rachetés ?

Quand il entend les soupirs de détresse de son peuple, quand il voit la difficile marche de certains, quand il assiste à la chute de ceux qui n’en peuvent plus, quand la tentation fait s’écrouler les résolutions de ses enfants, quand le péché si facilement reprend des pouvoirs illégitimes sur les enfants de Dieu aimés par leur Père céleste, sa compassion lui fait entendre la souffrance des siens.

C’est certainement ce qui caractérise le plus l’Etre de Dieu : la compassion absolue, la capacité infinie d’éprouver pour ses enfants un amour indescriptible avec des mots humains. Car nous ne sommes plus dans les limites de l’homme, dans les frontières des sentiments habituels. Nous sommes dans la pureté d’un amour sans ombre, sans calcul, sans intérêt, l’amour de Dieu qui a donné son Fils.

Nous étions tous captifs et dispersés, exilés sur une terre en révolte, héritiers d’un péché collectif, esclaves malgré nous d’un héritage de honte et d’erreurs. Même ceux qui s’estiment “meilleurs” ne sont certainement pas ce qu’ils sont persuadés d’être. Ils sont des pécheurs qui périraient s’il n’y avait la grâce.

Voyant la foule, Jésus fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger.
Or Jésus est le même, hier, aujourd’hui et éternellement.
Il ne peut pas changer. Il n’y a chez lui aucune ombre de variation. Quand il observe ce monde blessé, il éprouve la même compassion. Mais aujourd’hui, son oeuvre est accomplie, et ceux qui le veulent sont en droit de proclamer les bénéfices de la rédemption.

Même quand il ne s’agissait que de nourriture terrestre, Jésus exprima
son amour quand il déclara :
« Je suis ému de compassion pour cette foule ; car voilà trois jours qu’ils sont près de moi, et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin ».

Il ne veut pas qu’en chemin sur la route de l’existence, les forces viennent à vous manquer. Il veut vous rassasier pour que vous soyez dans l’abondance.
C’est aussi la compassion qui lui fit toucher les yeux de l’aveugle, qui lui fit dire au lépreux : « je le veux, sois pur ».

Il n’a pas changé. Il ne vous veut pas aveugle ou aveuglé.
Mais voulez-vous qu’il vous délivre ?
Voulez-vous qu’il vous arrache de l’emprise de l’adversaire ?
Voulez-vous l’invoquer réellement ?
Lui faites-vous confiance davantage que vous faites confiance à l’homme ?

Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger ; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.
Quand l’Esprit enseigne, l’Esprit éclaire, l’Esprit libère, l’Esprit brise les chaînes et ouvre les prisons.
Quand l’Esprit agit ainsi, la compassion de Christ est manifestée dans
toute sa splendeur.

Alors que Jésus était dans la ville de Naïn et qu’il vit une veuve dont le fils allait être porté en terre, il s’avança vers cette femme anéantie et lui dit :
« Ne pleure pas ! »
Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent.
Il dit :
« Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort s’assit, et se mit à parler ».

Une des raisons pour lesquelles peu de miracles se manifestent est le mélange entre l’incrédulité, l’impureté, la cupidité et la proclamation de l’Evangile avec des motifs étrangers à la compassion.
Le Seigneur veut que les motivations soient empreintes de tendresse et de miséricorde.

C’est ce qui ressort de la parabole du bon Samaritain qui banda les plaies de l’homme blessé, versa de l’huile et du vin, le mit sur sa monture, le conduisit à l’hôtellerie et prit soin de lui, avant de tirer deux deniers qu’il donna à l’hôte, promettant d’assumer ses frais et de rembourser à son retour ce que le blessé aurait coûté.

La compassion est une denrée rare. La plupart des croyants ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur confort, à leur intérêt, à leurs difficultés.
Mais le Dieu de gloire qui les a sauvés est un Dieu d’amour.
Si nous sommes nés de Lui, ce qui est né de Lui en nous ne peut qu’être rempli de tendresse et d’égard pour notre prochain.

Paul demandait aux Philippiens de rendre sa joie parfaite en ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée, et de regarder les autres comme étant au-dessus d’eux-mêmes.
« Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres ».

Tel est heureusement le désir du véritable enfant de Dieu animé de compassion et d’humilité.

Mickaël Berreby

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