Comment savoir si nous sommes dans la foi ?
S’il s’agissait de sentiments, la fluctuation nous dissuaderait. Car changeants, nous le sommes.
Mais la foi n’a rien à voir avec les sentiments souvent versatiles qui labourent nos émotions.
Quand l’être tout entier est absorbé par Dieu, quand rien d’autre que son oeuvre ne compte à nos yeux, quand rien n’est assez beau pour le célébrer, quand notre temps est consacré, quand notre argent est joyeusement offert pour son royaume, quand nous entendons dans notre esprit les louanges et l’adoration, quand l’éternité est tellement évidente, tellement sensible, tellement essentielle, au point de relativiser les choses de la terre, alors nous sommes dans la foi.
Mais les soucis de ce monde et les convoitises distraient et tentent, au point que si facilement nous ne sommes plus à l’écoute du Seigneur.
C’est sans doute alors qu’il convient de travailler à son salut par la discipline d’une vie de prière, d’écoute de la Parole.
Mais nul ne peut exercer sur nous la juste influence si nous ne sommes pas assoiffés, affamés, éperdument motivés à privilégier les affaires du Père.
Chacun est libre de choisir s’il désire se consacrer dans le secret de son coeur.
Car rien dans la consécration véritable n’est apparent. Tout se passe dans le mystère de notre volonté captive, prisonnière volontaire de ce que dit l’Esprit.
Mais si nous capitulons et si nous revenons au Père dans l’humble contrition et la conscience douloureuse de nos manquements, alors surgit la joie du premier amour.
Nous contemplons Jésus dans sa magnificence, et tout le reste s’efface.
Nous contemplons Jésus dans la gloire de son être merveilleux révélé, et tout ce qui comptait ne compte plus.
Nous contemplons Jésus, l’auteur d’un si grand salut, et notre coeur brûle au-dedans de nous.
L’Esprit de la résurrection l’emporte sur toutes les considérations matérielles du provisoire.
Nous contemplons Jésus, et nous ne voyons que Lui.
Nous contemplons Jésus, et nous délaissons notre propre justice, nos convictions, nos opinions, nos certitudes, nos forteresses, nos valeurs et nos armes psychologiques.
Nous contemplons Jésus, et nous nous humilions devant sa face.
La foi submerge notre coeur et délie nos langues pour qu’elles magnifient le Seigneur.
Mickaël Berreby