Quand l’Ecriture rappelle que l’herbe sèche et que la fleur tombe, il est fait directement allusion à la précarité de l’existence humaine.
S’il n’y avait l’espérance de la vie éternelle, tout semblerait inutile et fade. Car quel que soit l’accomplissement de l’homme, il reste insignifiant au regard de l’éternité.
C’est pourquoi il importe de bien compter ses jours et de faire les choix dont la valeur n’est pas liée uniquement aux choses de la terre.
Chacun peut semer pour l’éternité et établir des priorités glorieuses s’il consent à admettre que le choix de l’éternité a un coût élevé. Il consiste à ne pas s’investir ni investir dans le matériel, mais à s’amasser des trésors dans le ciel.
Ici encore, ce qui pourrait sembler une énigme n’en est pas une.
Amasser des trésors dans le ciel est l’accumulation de richesses spirituelles et morales et le rejet lucide de la vanité.
Cette vanité est malheureusement ce qui donne le ton à notre âge.
Avec quelle facilité il emprunte des voies tortueuses, intronise des individus, attribue des récompenses et grossit démesurément l’importance de ce qui n’en a pas.
En veillant et priant, nous adoptons une attitude à contre-courant. Nous cherchons des valeurs, des richesses d’un autre ordre, des fruits de l’Esprit.
Ce que la société targue de désuet et démodé revêt un sens actuel, éternel, hautement prisé par le Seigneur.
Chacun sera seul à répondre devant le juste Juge de ses pensées et de ses actes.
Il est donné à l’homme de mourir une seule fois, puis vient le jugement.
Nous serons donc jugés, rétribués, récompensés ou punis.
Les uns entreront dans la joie de leur maître, puisque leurs oeuvres d’amour les suivront. Ils auront été fidèles dans les petites choses. Ils auront gardé la Parole.
Les autres perdront l’héritage qui leur était réservé, l’ayant dédaigné ici-bas, et ne vivant que par amour pour le siècle présent.
Qu’allons-nous décider ?
Serons-nous assez lucides pour privilégier la prière, la lecture de la Parole, le service fidèle, le témoignage et l’annonce de l’Evangile, le partage ?
Ce qui prévaut dans cette société cupide n’est ni la générosité, ni les égards pour ceux qui souffrent, ni la volonté de bénir. Ce qui prime dans un monde sans Christ est le cynisme et l’indifférence devant la souffrance.
S’ils cherchaient d’abord le Royaume et sa justice, s’ils apprenaient à soutenir les oeuvres intègres dont l’objectif est d’arracher des ténèbres pour conduire à la lumière, les croyants changeraient le monde.
Car, une fois touché, le coeur régénéré devient le moteur d’une vie de plénitude, une vie qui porte du fruit, tel un arbre planté près d’un courant d’eau.
Mais sortir l’homme de son indifférence égocentrique tient du Saint-Esprit, puisque par nature, le pécheur focalise son attention sur lui-même, au risque de perdre son âme. La gagner et la garder suppose un oui sans réserve à l’offre divine de se détourner du néant pour recevoir Christ et vivre de sa lumière.
Qu’il est simple de répondre à cette invitation sans jugement, sans condamnation, sans verdict.
Chacun saura trouver les mots pour exprimer la tristesse selon Dieu qu’a provoqué le péché et se repentir.
Chacun sera attendu et accueilli, affranchi des tutelles maléfiques dès qu’il invoquera le Nom de Jésus pour bénéficier de la puissance purificatrice de son sang, de la puissance libératrice de son nom, de la puissance salvatrice de la Croix.
Car que donnerait un homme en échange de son âme ?
Mickaël Berreby