Le message biblique est évidemment composé de textes très différents les uns des autres, où se mélangent les faits et les allégories, les prophéties et les prières, les paraboles et les recommandations, les lois et les principes, les proverbes et les louanges. On pourrait en déduire qu’il ne s’agit alors que d’une fresque hétéroclite, et qu’aucun message essentiel, qu’aucune ligne directrice,qu’aucun dessein ne soit réellement exprimé.
La lecture du texte est éclairée par ce que nous pouvons résumer en un terme, la rédemption. C’est vraisemblablement ce qui donne au texte biblique sa cohérence et sa continuité. Car le fil conducteur de la rédemption part de la Genèse et se poursuit jusqu au dernier livre de la Bible “chrétienne”, à savoir le livre de l’Apocalypse.
Mais chaque livre qui succède au premier se nourrit de ceux qui le précèdent, et la continuité à laquelle nous faisons allusion devient ainsi prophétique.
Cette lecture “rédemptrice” n’ampute pas le texte de son caractère historique, des éclairages culturels qui l’enrichissent.
Quand s’harmonisent l’aspect purement spirituel et l’aspect culturel, il ressort que le message essentiel reste le Christ.
Car l’annonce messianique domine toutes les portions de la Bible, et même les faits historiques les plus anodins orientent le lecteur vers la première venue du Seigneur, son oeuvre et, plus tard son retour et son règne.
Le Christ ressuscité que nous célébrons ne vient pas de nulle part, tel un personnage mythique et improbable. Il est né dans une culture et dans une époque qui rendaient sa venue significative et fondamentale, lui octroyant les qualifications d’une future et certaine universalité. Dans le choix de son apôtre des gentils, Jésus élargissait son rayonnement et transmettait pour l’Eglise la pensée essentielle, la priorité surpassant toutes les autres.
Ainsi peut-on se permettre d’inviter dans notre lecture spirituelle les outils d’une réflexion parfois linguistique, parfois historique, toujours théologique. Nous percevrons alors que la convergence entre Israël et l’Eglise tisse dans leurs deux origines communes un lien que la fonction messianique de Christ, corroborée par les prophéties détaillées, rend encore plus saillante, plus immensément glorieuse. Et devant une telle harmonie, il ne nous reste plus qu’à adorer.
Car nul ne serait alors en droit d’accorder au hasard ou à l’initiative de l’homme ce qui revient à Dieu, à sa souveraineté, à sa sagesse et à sa prescience dans l’élaboration et la transmission de l’Ecriture Sainte.
Mickaël Berreby