Jésus ne s’impose jamais. Il se tient à la porte et il frappe. Si quelqu’un ouvre la porte, il entrera et communiera avec lui. Mais si la porte n’est pas ouverte, il ne forcera pas son entrée dans votre vie. Vous resterez le propriétaire de votre intimité.
Mais il attend votre désir de lui ouvrir. Il reste parfois des années devant la porte de votre coeur, souffrant d’observer votre détresse et votre autonomie, et désireux de vous faire profiter de toutes ses bontés.
Nous sommes si nombreux à avoir négligé un si grand salut.
N’avons-nous pas été insouciants et distants, oublieux et réticents, préférant nous étourdir de petits bonheurs faciles que d’emprunter l’allée royale de la plénitude dans la sainteté, de cette autre joie, de cette autre paix que le monde ne connaît pas ?
Pourtant, Jésus se tient à la porte de nos émotions, de nos pensées, de notre volonté, à la porte de nos projets, à la porte de nos choix.
S’il arrivait que la vision céleste, l’irrésistible vision céleste resplendisse soudainement en nous, nous n’hésiterions pas à détourner notre regard de nous-mêmes pour lui ouvrir.
Il est exact que si j’ouvre la porte au Seigneur, la vie du moi sera remplacée par sa vie en moi, que chaque recoin secret sera exposé à la lumière, que je n’aurai aucune marge de manoeuvre pour décider. Il décidera et j’obéirai.
Mais je resterai toujours libre d’interrompre la grâce de l’obéissance, de briser la communion, d’éteindre l’Esprit, de refuser la permanente remise en question qui me contraint à la repentance.
Que vais-je faire, sachant qu’ouvrir la porte suppose sa seigneurie ?
Vais-je l’accueillir dans les larmes de l’allégresse ?
Je puis faire la sourde oreille et prétendre n’avoir rien entendu, m’étourdissant des plaintes discordantes de mon âme.
Non, je vais, de ce pas, ouvrir au Seigneur, lui redonner ma vie, et jeter à ses pieds mes couronnes et mes biens, mes médailles et mes pleurs, mes rêves et mes regrets, mes forces et mes blessures. Je vais ouvrir à Jésus Christ, le prince de la paix. Il entrera chez moi. Il s’y sentira bien. Je m’assiérai à ses pieds et j’écouterai sa voix.
Puis j’obéirai à Celui sans qui je ne peux rien faire.
Mickaël Berreby