Par Qu’elle est donc tenace, la propension de l’homme à voir d’abord ce qui ne va pas chez l’autre, avant de le constater chez soi-même !
Qu’il est ainsi coutumier de juger sans miséricorde le prochain qui faute, au lieu de se laisser d’abord juger par notre conscience, par le Seigneur.
Voilà pourquoi dans sa sagesse Jésus nous demande de nous occuper d’ôter premièrement la poutre de notre oeil avant de penser à la paille dans l’oeil de notre prochain. Quelle leçon que la sienne ! Si chacun graciait l’autre et se réprimait soi-même, la relation entre les frères et soeurs serait enrichie et pure.
Mais l’évidence s’impose. Nous avons tendance à la sévérité à l’égard de l’autre. Facilement, nous jugeons. Rapidement, nous condamnons. Gratuitement, nous excluons.
Le prochain anonyme aurait tant besoin de la grâce qui nous sauve. Qui la lui témoignera ? Qui lui offrira une main tendue ? Qui fera le pas vers lui pour comprendre, écouter, affermir et guérir ? Qui sympathisera et compatira ? Qui s’humiliera pour élever cet anonyme qui ne connaît rien de l’humilité dans ce monde glacial, hautain, hypocrite et cupide?
Si l’Eglise est mandatée par le Seigneur pour être une ville de lumière placée sur une haute montagne, si l’Eglise est le sel plein de saveur pour donner à ce monde le goût de l’éternité, c’est que tout commence par la façon dont nous accordons la grâce sans juger.
Tous les pécheurs sont d’abord des victimes esclaves du malin. Tous sont captifs de l’illusion. Tous glissent sur une pente vertigineuse. Qui d’autre que les disciples du Sauveur pourrait alors porter la Bonne Nouvelle de la réconciliation ?
Cet Evangile se décline simplement dans une relation paisible avec celui qui croise notre route. Il s’exprime par la bouche d’hommes dont le péché a été pardonné et qui, à leur tour, ne jugent pas, ne rejettent pas, mais qui proclament l’amour de Dieu répandu par le Saint-Esprit dans leur coeur.
Mickaël Berreby