Nous aimons tous être aimés. Mais le serviteur n’a pas le droit d’en faire le critère de son ministère. Puisque cet âge a tout basé sur la popularité, il serait urgent que cette illusion ne gangrène pas l’Eglise. La religion croule sous l’or des âmes effrayées par la crainte de l’enfer. N’étant pas « à vendre », le serviteur rend compte au Seigneur et n’adaptera pas son message en fonction des besoins, des interlocuteurs, des puissants et des riches.
Certains discoureurs issus de cultures matérialistes prêchent la prospérité pour vivre comme des stars. Ils intimident et menacent, séduisent ou mendient en enseignant des doctrines imaginaires pour tirer profit et non pour servir. Des empires religieux ont été bâtis tant sur la peur que sur la flatterie.
En nous méfiant de nos motivations, nous ne mettons pas notre confiance dans la chair. Nous savons qu’il est facile de dire ou de faire ce qu’attendent les hommes. Un disciple n’est pas un chef d’entreprise, un gourou ou un supérieur hiérarchique. Il ne devra jamais être encensé, au risque de se croire indispensable. Quelle que soit sa stature, il reste un pécheur faillible. Il est un serviteur inutile qui sert ses frères sans les dominer. Il transmet ce qu’il a reçu, sans chercher l’approbation ou les éloges. Exposé à la critique, à la malveillance, parfois même à l’animosité de ses frères, il n’ignore pas que plaire aux hommes est un piège.
Ce que leurs pères reprochaient à l’institution d’antan, les fils médiatisés à outrance le reproduisent. Curieusement, cette “bénédiction” enrichit ceux qui la promettent. Ils incitent les croyants à “semer” leur argent pour faire une moisson fructueuse.
Caché derrière une piété de circonstance, le moissonneur hypocrite s’attire par une habile phraséologie la faveur de gens aisés.
Ceux qui osent avertir des dangers, ceux qui tirent la sonnette d’alarme, ceux qui refusent l’argent sale, ceux qui préfèrent travailler pour subvenir à leurs besoins plutôt que de faire l’oeuvre du malin sont les vrais apôtres de Christ.
Jean-Baptiste paya de sa vie la fidélité au Seigneur. Paul rappelle :
“Si je plaisais aux hommes, je ne serais pas serviteur de Dieu”.
Mickaël Berreby