Ce que Jésus précisa au jeune homme riche était difficile à entendre, à comprendre, et à mettre en pratique. Il lui dit qu’il ne voulait pas sa fortune, mais qu’il le voulait, lui…
Ce que nous pouvons et devons donner au Seigneur, c’est notre temps. Certains donnent de l’argent pour son oeuvre et lésinent à donner leur
temps, car donner son temps, c’est se donner soi-même.
D’autres ne donnent ni argent, ni temps, et voudraient “tellement” être bénis et guidés. Ils vivent toutes sortes de drames intérieurs, des conflits, de l’amertume, de l’insatisfaction, des remords, des jugements, de la jalousie, de l’orgueil, de la suffisance, du mépris. Et ils s’imaginent “marcher avec le Seigneur”.
Pourtant, “marcher avec le Seigneur”, c’est ne plus être dans les ténèbres. Ceux qui cherchent ailleurs prouvent qu’ils n’ont pas donné au Seigneur la place qui Lui revient de droit.
Le temps que nous donnons au Seigneur est celui que nous donnons à ceux avec lesquels nous nous rassemblons en son Nom. Les égoïstes ne donnent pas ce qui les dévoileraient dans la communion, ce qui mettrait en évidence leur excessive estime d’eux-mêmes.
Les vrais disciples, brisés et humiliés, n’hésitent pas à être ce qu’ils sont. Confiants que l’Esprit fera ce qu’Il veut s’ils sont dans le Corps un membre parmi d’autres, ni pire ni meilleur, mais morts à l’individualisme assassin qui élimine l’autre par orgueil.
Le temps que nous donnons au Seigneur, c’est l’amour témoigné à tous ses serviteurs, les conducteurs spirituels, nos bergers, les ministères, nos frères responsables.
Nous ignorons tout de leur combat. Notre devoir est de prier pour nos bergers, leurs familles, leur santé, leur bien-être. Il s’agit bien de tous les bergers et non de ceux qui seraient affiliés à telle ou telle dénomination. Tous ceux qui servent Dieu méritent notre intercession. Tous ceux qui annoncent l’Evangile, quelle qu’en soit la manière, ont besoin de nos prières.
Quant à ceux qui sont proches de nous pour partager nos fardeaux, ceux qui vivent une communauté de destin, prions que le Seigneur les fortifie, et soyons disponibles s’ils en font la demande.
Quand nous aurons donné au Seigneur, ne serait-ce que le dixième du temps que nous consacrons à notre travail, à nos loisirs, à la satisfaction de nos besoins primordiaux, nous connaîtrons certainement l’intense joie de Marie assise aux pieds de Jésus, l’écoutant, buvant ses paroles, oubliant tout le reste. Jésus déclara à son sujet qu’elle avait choisi la bonne part.
Donner ce qui nous coûte vraiment atteste de notre réelle condition.
Mickaël Berreby