Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ?
Telle est la question inattendue que Paul pose aux disciples de Corinthe.
Est-ce la façon dont nous sommes censés réagir quand quelqu’un s’empare de nos biens, de notre temps, de notre honneur, de notre travail, de nos secrets ?
Ce dont il convient de se laisser dépouiller est indiqué clairement.
Quand on “apprend” Christ conformément à la vérité qui est en Jésus, on apprend à se laisser dépouiller du vieil homme.
Il n’est pas nécessaire d’être théologien pour comprendre que le vieil homme est l’ego, le moi, ce qui fait que nous sommes nous-mêmes.
Car ce qui fait que nous sommes nous-mêmes, c’est ce qui est notre chute.
Vivre sans Christ, vivre par nos propres forces, vivre psychiquement, vivre en fonction des critères de ce monde, c’est notre désespoir, notre drame et notre tragédie, nos illusions dévastatrices, nos caprices mensongers.
Renoncer à soi-même pour suivre le Seigneur coûte “tout” ce que nous sommes.
Le vieil homme n’est pas un affreux monstre extérieur et menaçant.
C’est un complice quotidien, accoutumé dès l’enfance à tricher, à ruser, à mentir, à tromper, à se tromper, à se laisser abuser. Il est confortablement installé dans nos habitudes, connaissant à la perfection nos dissimulations, notre vaine manière de vivre, nos liens…
Se laisser dépouiller, c’est le déloger.
Le déloger, c’est mourir à nous-mêmes.
Mourir à nous-mêmes, c’est laisser Christ vivre au point de dire :
« Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi… »
Nous nous laissons dépouiller du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses pour être renouvelés.
Plus nous sommes dépouillés, plus le Seigneur nous renouvelle dans l’esprit de notre intelligence.
Alors intervient un nouvel épisode glorieux. Quand nous sommes réellement dépouillés, nous pouvons nous revêtir de l’homme nouveau.
Cet homme nouveau est “made in God”, créé selon Dieu ; créé selon une justice divine, créé selon une sainteté divine. Cette justice et cette sainteté sont produites par la vérité de la révélation.
La vérité de la vie dans la lumière s’impose et triomphe de nos préjugés, de nos certitudes, de notre assurance. Elle produit la justice qui s’obtient par la foi. Elle nous fait tendre vers la sainteté. Voilà pourquoi, se laisser dépouiller du vieil homme permet d’être revêtu, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.
Mickaël Berreby