L’illustration qu’offre le psalmiste de la vraie bénédiction est, sans nul doute, celle de la fécondité. Elle évoque la justesse de l’éclosion du fruit correspondant à sa saison.
Notre vie ne peut pas tricher avec les saisons de la vie.
Chaque âge a sa saison. On pourrait même affirmer que chaque journée avec Dieu est une saison, et pour chaque journée, l’arbre porte son fruit.
Vous ne pouvez pas porter le fruit d’hier ni de demain, mais celui d’aujourd’hui nourrira votre esprit et comblera votre existence.
A chaque jour suffit sa peine, et inutiles sont les regrets d’hier ou les soucis relatifs au lendemain.
La crainte de la flétrissure du corps domine notre âge obsédé par l’apparence. Mais l’Ecriture s’inquiète davantage de la flétrissure de la conscience. Il existe un “feuillage” intérieur, celui de notre âme.
Or, le feuillage de l’arbre planté près d’un courant d’eau ne se flétrit pas. La conscience du juste justifié par la foi ne se flétrira jamais.
Comment pourrait-elle se flétrir, compte tenu de sa situation ?
Tant que ses racines sont abreuvées par ce courant d’eau pure, l’arbre illustre l’homme consacré qui a exercé sa volonté à éviter le mal.
Il refuse l’avis des méchants toujours prêts à conseiller dans la perversion, le vice et l’escroquerie, la ruse, la malice et le mensonge. Il refuse de fouler le chemin tortueux, celui qui égare parce qu’on l’emprunte.
Peut-on s’imaginer marcher droit sur un chemin sinueux ?
Ce qui prime est de changer de chemin pour que marcher aboutisse à l’accomplissement du plan de Dieu, même si nous n’en saisissons pas le sens.
Le chemin de l’arbre planté est le courant d’eau.
Le critère de la gloire est le fleuve de vie.
Le discernement de la volonté de Dieu est l’onction qui enseigne toutes choses.
L’homme planté près d’un courant d’eau a rompu avec les moqueurs, le cynisme, l’arrogance, la prétention, l’orgueil, le mépris, la méchanceté, ce qui abaisse l’autre.
Il est le contraire du moqueur.
Il aime d’un amour qui couvre une multitude de fautes.
Le secret de cet arbre est qu’il savoure Dieu. Il n’ira pas se nourrir du néant insipide, de la fadeur de l’imaginaire, des fantasmes de la déchéance.
Il se nourrit de ce que Dieu dit, car il vit de ce qui sort de Sa bouche, et ce qui sort de Sa bouche est sa nourriture.
Sa nourriture est de faire la volonté du Père. Il absorbe cet aliment, l’ingère, le rumine, l’intègre à sa personnalité, au point que la Parole demeure en lui et qu’il demeure en elle.
Le courant d’eau est la proximité de l’Esprit, et non celle de la lettre qui tue.
Satan pouvait citer la Bible, mais il ne pouvait résister à son Auteur.
L’arbre planté est l’homme dont le plaisir se résume à ce que dit l’Eternel. Il s’en contente, porte du fruit. Les autres sont comme la paille dissipée par le vent des modes capricieuses. Lui demeure ferme, enraciné, inébranlable, planté près d’un courant d’eau.
Mickaël Berreby