Par L’épreuve de notre foi crée la patience qui accomplit son oeuvre dans le secret des profondeurs de l’âme. Quand elle est surmontée, nous devenons riches en la foi, apprenant la persévérance sans les béquilles de l’intelligence.
A ceux qui se sont efforcés de donner de la foi une juste définition, il n’a pas été possible d’y parvenir intellectuellement. Car dire que c’est une assurance, donc une certitude des choses que l’on espère, est un défi à la raison.
Espérer suppose une attente fondée sur un concept déjà ancré dans le coeur.
Ce n’est pas une vague probabilité. C’est une conviction qui ne repose que sur Dieu. Dès qu’elle repose sur un savoir, un avoir ou un pouvoir, ce n’est pas la foi.
Vivre par la foi n’est donc jamais proportionnel à des moyens et des solutions à portée de mains. Ce serait alors l’absence d’éléments capables de nous rassurer pour que nous n’ayons rien d’autre, personne d’autre que le Seigneur Lui-même.
D’où le danger de combiner ce qui est probable et ce qui est de l’ordre de la souveraineté divine. Ce qui fausse la foi est cette intrusion d’éléments parfaitement admissibles, mais incompatibles avec ce que Dieu exige.
Quand il est dit que le juste vivra par sa foi, la relation entre la justification et le fait de croire est établie. Sans la foi, aucune justice n’est imaginable. Or pour que la ferme assurance soit qualifiée de foi, il importe que la justice divine soit accordée. C’est alors que tout s’éclaire et que nous entrons dans la logique de la foi qui reconnaît que le monde a été formé par la Parole de Dieu.
Cette logique nie le pouvoir exclusif du visible et attribue à l’invisible l’origine de ce que l’on voit.
La foi serait alors une vision de l’invisible.
Abel fut déclaré juste en raison de cette vision qui fit approuver ses offrandes par Dieu. Sa foi rend possible la continuité d’un message qu’il adresse encore aujourd’hui à l’humanité rachetée.
Au même titre, Noé fut divinement averti de choses qu’il ne voyait pas encore, au point de construire une arche pour sauver sa famille. Cette sorte de foi plonge dans une crainte respectueuse du Dieu de sainteté, condamne le monde et rend héritier de la justice. En ceci, Noé est un modèle.
Il agit à l’encontre de tout et de tous, comme le fit Abraham par son obéissance qui le mit en mouvement pour partir sans même savoir où il allait. Cette foi fit d’Isaac et de Jacob des cohéritiers de la promesse.
Or la promesse concerne la cité aux solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le bâtisseur. La promesse n’a absolument aucune zone de sécurité humaine. Elle émane de Dieu, dont la fidélité rend possible l’impossible, même si de notre vivant nous ne faisons que saluer de loin ces choses que l’on espère.
Puissions-nous nous montrer fermes comme Moïse, qui ne se laissa effrayer par aucune évidence menaçante, comme voyant l’invisible. Ainsi quand viendra le jugement, nous serons épargnés à cause du sang de l’Agneau versé pour le péché du monde. Alors s’écrouleront les murailles de nos circonstances.
La foi fait de nous des étrangers sur la terre et des voyageurs qui cherchent une autre patrie, meilleure et céleste.
Mickaël Berreby