Méditations

Plaire au Seigneur

L’Evangile n’est pas de l’homme, n’étant ni une théorie, ni une opinion. C’est une révélation. Quand un être humain bénéficie de cette révélation intime, cela ne fait pas de lui un religieux, un membre d’une organisation. Il est un membre du Corps de Christ, et devient membre de ceux qui le sont également.

Son appartenance s’élargit à tous les membres de tous les âges et dans toutes les générations, sans barrières culturelles ou ethniques, sociales ou politiques.
Il est membre de l’Eglise invisible, celle qui sera enlevée pour régner avec Christ aux siècles des siècles.

Voilà pourquoi, plaire aux hommes serait contraire à la vocation d’un disciple appelé à ne plaire qu’à Dieu.

Cela signifie que ce disciple marche selon la lumière que l’Esprit lui donne, et non en fonction des influences et des opportunités. Il est conduit par l’Esprit de Dieu. Il fait la volonté de Celui qui l’habite. Il est revêtu d’une autorité pour se soustraire de l’emprise de cet âge.

Son critère est le témoignage intérieur du Saint-Esprit. Une sensibilité exercée l’éloignera de certains sans qu’il soit nécessaire de se justifier, et le rapprochera de ceux qui partagent ses valeurs.

C’est en fonction de la communion dans la lumière, du lien spirituel dans l’amour, qu’il noue ses relations. Il appartient à tous ceux qui appartiennent au Seigneur en Esprit et en Vérité. Il entend la voix du Bon Berger.

Il n’est donc pas de ce monde et peut ainsi paraître à bien des égards différent. Son échelle de valeurs a été radicalement modifiée quand il s’est laissé former et transformer.

Plus il vit en communion avec le Maître, et plus il détonne avec ce que d’autres appellent la norme.

Ainsi, il ne fera pas comme les autres pour plaire aux autres, mais il agira selon sa conscience, au risque de déplaire aux autres.

Car Jésus est aussi venu apporter l’épée et la division. Celui qui a prié : « qu’ils soient uns » le faisait pour ceux que le Père lui avait donnés, et non pour que l’unité existe entre le monde et les disciples.

La ligne de démarcation est l’obéissance à la lumière, et non pas une supériorité spirituelle ou psychologique.

Obéir au Seigneur est très souvent coûteux pour soi-même, et le prix élevé peut aller jusqu’à la douleur d’une distance à prendre avec ceux que l’on aime.

Par amour pour le Seigneur, il s’agira de le suivre là où nos choix ne nous auraient jamais orientés.

Parfois, le renoncement bouleversera notre destinée. Mais il en ressortira une profonde unité avec l’Esprit Saint, son approbation, le sceau de sa présence dans la paix et la joie.

Sur ce chemin étroit cheminent ceux qui entendent la voix du Bon Berger, ceux qui ne suivront jamais un étranger, même si cela déplaît à notre entourage.

Paul mentionne avec vigueur aux Galates sa position de fidélité devant les faux-frères qui tentaient d’épier la liberté dont il jouissait et de l’asservir : « nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences… »

Pour que soit maintenue la vérité de l’Evangile, il importe de ne jamais céder aux pressions psychologiques, au chantage affectif, aux propositions cupides, à la ruse, à la malice, à la vaine gloire.

Alors, il est vrai, nous déplairons à certains, et nous verrons avec stupeur que ceux que nous estimions des frères ne le sont pas. Mais notre consolation sera de plaire au Seigneur.

Mickaël Berreby

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