Une foule de faux docteurs a enseigné une foule de faux chrétiens, car au nom de Christ, une multitude de crimes et des atrocités inqualifiables ont été commises.
Être chrétien est donc une source intarissable de malentendus. Si tous ceux qui se sont dits “chrétiens” au travers des siècles l’étaient réellement, alors il faudrait s’éloigner de ce qualificatif pour éviter la confusion.
Que de massacres perpétrés au nom de Christ. Que d’injustices et de cruauté témoignées au nom de Christ.
La marque distinctive d’un authentique chrétien, l’amour, fut quasiment inexistante. On peut attester qu’au nom de Christ, l’indifférence et l’égoïsme, la cupidité et la barbarie, le fanatisme et l’intolérance prévalurent.
On qualifiait volontiers d’infidèles ceux qui n’eurent même pas l’occasion d’entendre l’Evangile.
On contraignit des peuples pacifiques à adopter une foi étrangère à leurs traditions, sans donner la moindre chance de voir le témoignage vivant dans les actes de cette foi qui était perpétuellement trahie par ceux qui la professaient.
Pour certains, la religion fut le moyen de l’enrichissement. Pour d’autres, elle offrit l’opportunité du pouvoir. Les plus fanatiques allèrent jusqu’à punir de mort ceux qui se refusaient à céder.
Ainsi les siècles fournissent un lugubre constat, et il n’est guère difficile de concevoir le scepticisme et les critiques fondées de l’athée.
Quelle responsabilité que de se dire chrétien, donc héritier de cette triste histoire durant laquelle les démonstrations de haine et de méchanceté furent infiniment plus nombreuses que les preuves tangibles de l’amour.
On peut aussi évoquer ceux qui utilisèrent la foi chrétienne pour se promouvoir et s’arroger une importance écrasante afin de manipuler les moins armés.
Quant aux chrétiens entre eux, sont-ils aimants et courtois, capables de se pardonner, généreux et soucieux du bien-être de leurs frères, dépourvus de soupçons, remplis de grâce et de compassion ?
L’histoire des guerres de religions illustre la réponse accablante que personne ne veut entendre, mais qui s’impose. Elle a rendu compatibles l’exclusion, le racisme, la manipulation, l’égoïsme et l’appartenance à une entité difficile à identifier que l’on appelle l’Eglise.
Il faudra donc en conclure qu’une distinction radicale doit être faite entre un chrétien et un disciple, car un disciple aime d’un amour invincible.
C’est à ce signe que le monde déterminera que nous sommes des disciples.
Quant aux chrétiens de tous les âges, il serait sage de les inviter de façon pressante à délaisser l’apparence, l’indulgence à l’égard d’eux-mêmes, les traditions ancestrales, les mythes culturels, les théories, le fanatisme et l’idolâtrie, pour enfin devenir des disciples et glorifier le Seigneur au lieu de le déshonorer.
Mickaël Berreby