Les douleurs de l’enfantement qu’éprouvait l’apôtre jusqu’à ce que Christ soit formé dans ses enfants spirituels attestent d’un processus expérimenté par chacun.
C’est une croissance parfois douloureuse, jonchée d’obstacles et d’épreuves.
Mais l’objectif est la conformité au Fils de son amour.
Or cet objectif n’est pas assujetti à la vie physique. Il transcende le visible. Il est dans le coeur du Père dès avant la fondation du monde.
Se réalisant par l’Evangile de Dieu, cet objectif vise à nous rendre semblables à Jésus.
En effet, sans que nous en ayons conscience, l’homme intérieur se renouvelle. Il ne se renouvelle pas pour son aisance propre. Il se renouvelle pour que l’Eglise prévale sur les portes de l’enfer.
Car nous sommes membres les uns des autres. Quand l’un est fortifié, il fortifie l’autre en lui communiquant cette sève de la victoire, cette assurance indomptable, cette force intérieure née de Dieu, celle qui triomphe du monde.
L’homme intérieur change. Il se développe. Il s’enracine. Il s’ancre dans l’élection de la grâce. Il se revêt de cette gloire qui le révélera quand seront révélés les fils et les filles de Dieu.
La transformation s’opère comme se produit dans le secret de la terre l’enracinement d’une plante.
L’oeuvre mystérieuse de la conformité avec Christ n’est pas visible aux yeux des hommes, et n’est certainement pas quantifiable.
Mais tandis que la fragile tente terrestre provisoire dans laquelle nous résidons vieillit, l’homme nouveau se renouvelle et ne connaît pas l’usure.
Quand le psalmiste priait : « Renouvelle en moi un esprit bien disposé », il soulignait ce miracle du renouvellement.
Ceux qui se confient en l’Eternel font cette expérience. En se confiant, ils cessent de vouloir régner, de vouloir comprendre, de vouloir anticiper. Ils savent qu’à chaque jour suffit sa peine.
Et si le monde est traversé par le cyclone de la peur, les tourments du lendemain, les doutes et les craintes des valeurs auxquelles il ne croit plus, Dieu a le monde dans sa main. Il contrôle tout et permet qu’ainsi soient ébranlées les forteresses des hommes pour qu’ils apprennent enfin à se confier en Dieu.
Car ceux qui se confient en Dieu courent et ne se lassent pas. Ils marchent et ne se fatiguent pas. Rien n’affecte la tranquillité qui les fait garder le cap, les yeux fixés sur la cité que Dieu leur prépare.
Car les compassions de Dieu se renouvellent chaque matin, et même si l’homme extérieur se détruit, en revêtant l’homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité, le disciple se renouvelle dans la connaissance.
Car l’onction reçue demeure, étant véritable, n’étant point un mensonge.
Si nous devenons une même plante dans la conformité à sa mort, nous le serons dans la conformité à sa résurrection.
Alors qu’importent les mauvaises nouvelles de ce monde cupide quand la Bonne Nouvelle est proclamée, quand elle donne la paix au milieu de la tempête…
Mickaël Berreby