Devant la profusion des nouvelles quotidiennes, des menaces d’hostilités, des guerres actuelles et de celles qui risquent d’éclater, la paix de Dieu doit régner dans nos coeurs.
Mais comment réagir devant la misère ?
L’indifférence n’est pas dans les habitudes du vrai chrétien. Il ne peut se soustraire de ce monde malade et nier la souffrance de son prochain. Il ne saurait en aucune manière fermer les yeux devant l’indigence.
Que dire de la douleur qu’il éprouve lui-même devant les faits criants d’une jeunesse qui s’égare dans de douteux plaisirs, et qui n’a pas à sa disposition les modèles sûrs et les indications précises du sens de la vie ?
Car la quête de sens s’impose à chaque tournant de l’existence. Cette quête est voulue par le Père céleste. Nous devons nous demander pourquoi nous sommes là où nous sommes, ce que nous faisons et où nous allons.
Les résignés cessent de réfléchir et se dessèchent.
Ils ne sont d’aucune aide et n’offriront pas l’exemple de la foi.
Car devant les multiples questions soulevées par ces brusques et violentes blessures de l’humanité, colères de la nature, maladies nouvelles, injustices sociales, terreur, despotisme, exploitation des plus démunis, faim et détresse de populations abandonnées à leur sort, craignons que l’égoïsme ne voile notre regard.
Craignons que l’insensibilité ou la peur paralyse notre effort. Craignons que notre confort personnel, notre aisance pétrifie nos coeurs et les rende inertes.
Regardons se dresser ces religions frénétiques imposant par le meurtre des traditions d’hommes inspirées par Satan.
Regardons les prisons où gisent les consciences avachies et captives.
Voyons comment s’achète l’homme effrayé par celui qui le menace avec son or et sa mégalomanie.
Revenons aux valeurs pures et modestes édictées par le Seigneur, celles qui octroient à l’amour une place prépondérante.
Et si l’on nous juge et nous jauge avec mépris, qu’importe ce regard.
Nous savons que la voie royale suppose la miséricorde, la bonté et le pardon, la patience et la confiance, l’humilité et la douceur. Mais cette voie, que peu d’entre les humains empruntent, implique la force immensément démesurée de la justice divine qui refuse de fermer les yeux devant l’horreur et la monstruosité des méchants.
Marchons avec ce Seigneur dont la Parole percute et débusque le mal pour le terrasser et l’anéantir.
Sachons que l’onction chasse la mort et qu’une vie de prière n’est jamais gaspillée.
Ainsi, être chrétien au milieu de la foule des contradictions, des doutes et des méandres, des influences artificielles, des malices et des apparences mensongères, c’est être, en dépit des ténèbres de la honte, des flambeaux dans ce monde, portant la Parole de vie.
Il suffira alors de dire la Parole et de ne jamais s’imaginer magistrat de ce qui prime et de ce qu’il suffit d’ignorer.
Car tout est vital dans ce que Dieu dit, et rien ne saurait être négligé.
Tout est porteur de lumière et de vie, et donc rien n’est secondaire.
Notre âme soupire après l’assistance de l’Esprit, et nous n’accordons pas la priorité aux valeurs purement matérielles.
Elles sont et doivent rester soumises à l’essentiel pour servir l’essentiel, sans jamais devenir essentielles.
Ce qui compte n’est pas ce que suggère cet âge cynique ; la possession et le pouvoir, les plaisirs et les modes, la conformité aux façons de penser actuelles, n’ont aucune valeur aux yeux de l’Eternel.
Ce qui compte se résume en un mot : la consécration.
Car l’être consacré est insensible aux sollicitations de l’instant, au langage de la facilité, aux calculs cupides et complices de la ruse.
Il est responsable et attentif, vigilant et ferme, ancré dans l’inébranlable certitude des promesses dont rien ne peut le séparer. Voilà pourquoi il est le gardien de son frère.
Mickaël Berreby